Affaire Véviba: “Des importations du Brésil ou d’Argentine mettraient en péril notre élevage et la santé des consommateurs”

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Une vingtaine de tracteurs ont rallié le rond-point Schuman, lundi matin, à l’initiative de la Fédération unie des groupements d’éleveurs et d’agriculteurs (Fugea). A deux pas de la Commission et du Conseil européen, où se tient lundi une réunion des ministres européens de l’Agriculture, le syndicat agricole, accompagné de membres de plusieurs associations, a exprimé son ras-le-bol après l’éclatement de l’affaire Veviba. Ils ont également mis en garde contre les conséquences néfastes d'”importations massives de viande” en provenance d’Amérique du Sud.

“Initialement, nous étions venus pour faire entendre notre voix contre le Mercosur, mais l’affaire Veviba est la goutte d’eau qui fait déborder le vase”, a résumé le président de la Fugea, Philippe Duvivier.

La Fugea constate que les fraudes découvertes au sein de l’abattoir Veviba et la négociation d’un accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur (marché commun des pays d’Amérique du Sud) comportent les mêmes risques sanitaires pour le consommateur.

Dans le cadre des négociations avec le Mercosur, une piste envisagée serait d’autoriser des importations dans l’UE de viande bovine sans droits de douane (on évoque des quantités allant de 70.000 à 990.000 tonnes par an) en provenance de pays comme le Brésil ou l’Argentine.

“Ce que l’on est en train de vivre avec Veviba va être démultiplié si on accepte ces importations”, avertit Astrid Ayral, chargée de mission à la Fugea, pour qui de telles importations mettraient “en péril notre élevage et la santé des consommateurs.”

Une délégation de la Fugea a été reçue par le Premier ministre, Charles Michel, en fin de matinée. Les dossiers Mercosur, Veviba et de la politique agricole commune (Pac) post-2020 ont été abordés durant la rencontre. De même que la proposition de la Fugea de mettre en place des “agro-chèques”, sur le modèle des chèques-repas, visant à favoriser les circuits courts et la consommation locale. “Charles Michel s’est dit très favorable à cette idée”, a déclaré le vice-président de la Fugea, Hugues Falys, ajoutant que le Premier ministre avait prêté “une oreille attentive” aux revendications des agriculteurs.

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