Action en front commun syndical lundi au siège d’IBM Belgique, menacé d’actions en justice

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Une action “européenne” aura lieu lundi matin au siège d’IBM Belgique à Bruxelles, annonce jeudi le front commun syndical. Les représentants des travailleurs reprochent à la direction belge de l’entreprise informatique d’aller trop vite dans la négociation de la restructuration annoncée en novembre et qui menace 196 emplois, soit environ un emploi sur cinq.

Au début du mois de novembre, IBM avait fait part d’un vaste programme de restructuration touchant toutes ses succursales dans le monde. L’entreprise veut désormais se concentrer sur le cloud hybride et l’intelligence artificielle et réduire ou supprimer ses autres activités commerciales Dans une deuxième phase, ces activités de cloud hybride et d’intelligence artificielle seront poursuivies au sein d’IBM Belgique, qui comptera alors encore environ 500 employés. Les quelque 300 autres employés restants, spécialisés dans la gestion de l’infrastructure informatique des entreprises, seront logés dans une nouvelle société à créer, Kyndryl.

Cela ramènera les plus de 3.000 employés initiaux d’IBM Belgique à près de 500 en un peu plus de 10 ans de temps, résument les syndicats. Cinq mois après le début de la procédure Renault, d’application pour les importantes restructurations, il s’avère que les négociations en Belgique sont difficiles. La direction a en effet mis fin unilatéralement mardi à la première phase de cette procédure, dans laquelle les syndicats peuvent poser des questions à la direction et lui présenter des mesures alternatives, alors que les objectifs de celle-ci ne sont pas remplis, dénonce le front commun. “Une grande partie du travail n’a pas encore été accomplie”, confirme Peter Darin, du syndicat chrétien flaman ACV Puls. Les représentants des travailleurs ont encore beaucoup de questions sans réponse et la direction n’a pas précisé les critères qui seront utilisés pour appliquer objectivement les licenciements, pointe-t-il.

Seuls 196 emplois sont finalement menacés au lieu des 206 annoncés, grâce à un contrat prolongé entre IBM et une autre entreprise. Selon le syndicat, il reste maintenant 30 à 60 jours pour parvenir à un accord social. “Si ce n’est pas le cas, la direction court le risque que des licenciés contestent l’objectivité des critères”, met en garde Peter Darin. Le syndicat chrétien soutiendra certainement de telles actions en justice, prévient-il. Pour l’instant, aucune nouvelle négociation n’est prévue. Celles-ci sont au point mort, ce que regrettent les syndicats. Ils organiseront dès lors une action devant le siège social de l’entreprise à Haren (avenue du Bourget 42) lundi matin, de 10h30 à 11h30. Le rassemblement sera limité à 50 personnes. Il n’y aura pas de grève, précise Peter Darin, qui espère que cette action ramènera la direction autour de la table.

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