À quoi ressemble le réseau de Pierre Hermant, le président du comité de direction de finance.brussels ?
Il a lancé sa première entreprise quand il était à l’université. Et il n’a jamais quitté l’entrepreneuriat depuis. Pierre Hermant est “ravi” de pouvoir désormais aider les entreprises bruxelloises depuis le poste de pilotage du bras financier de la région.
A la FEB, on le surnommait le marsupilami. ” Parce que je rebondis tout le temps, que je veux toujours aller vers la prochaine étape “, sourit Pierre Hermant, le nouveau patron de finance.brussels, ex-Société régionale d’investissement de Bruxelles (SRIB). Salon de l’Auto, 175 ans de la Belgique, Deficom, les rencontres de Deauville, l’European Business sommet, la FEB et même l’Institut euro-arabe, voilà, dans le désordre et sans souci d’exhaustivité, quelques-uns des rebonds de notre homme. Particularité : il n’oublie jamais les endroits d’où il a rebondi. Il entretient les relations avec les anciens collègues, ce qui lui vaut un fameux réseau professionnel à tout juste 40 ans. Eh oui, il a casé tout cela en une quinzaine d’années.
Pierre, c’est un peu comme une balle magique: il faut le suivre.” Philippe Close
Un peu plus de 15 ans en fait car Pierre Hermant n’a pas attendu la fin de ses études en sciences politiques (Saint-Louis, puis UCL) pour lancer sa première entreprise. Il n’avait pas 20 ans quand le premier numéro de Buzz, le magazine des boîtes de nuit, est sorti. ” L’objectif n’était pas de gagner de l’argent mais de sortir des trucs qui claquent, raconte-t-il. On faisait cela la nuit ou entre les cours. Nous écoulions tout de même 65.000 exemplaires. ” De cette époque, il garde une amitié indéfectible avec Marc Susini, l’un des rois du monde de la nuit en Brabant wallon, et Jean-Patrick Smal (lire en pages suivantes).
Cette activité n’a pas empêché Pierre Hermant de décrocher la plus grande distinction. Que faire avec cela ? Il opte pour l’Institut euro-arabe, présidé par Charles-Ferdinand Nothomb. ” Ce devait être un job calme, explique-t-il. Mais j’ai commencé le 1er septembre 2001 et 10 jours plus tard… ” A 24 ans, il côtoie Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Delors, Helmut Schmidt et bien d’autres. Cela aurait pu lui valoir une étiquette politique irrémédiablement collée sur le dos, ce n’est manifestement pas le cas. Il fut recruté un temps par Philippe Close (PS) à Brussels Expo, a des amis proches chez Ecolo (Emily Hoyos) et le MR (David Maréchal, le porte-parole de Didier Reynders) et il vient d’être nommé à finance.brussels mais par un ministre Défi ! ” Je vote pour des gens, pas pour des partis “, assure Pierre Hermant.
Les amis fidèles de la FEB
Mais revenons à sa jeune carrière à l’Institut euro-arabe. De son poste, il pilote des délégations d’hommes d’affaires arabes dans les hautes sphères européennes. Un talent relationnel aux confins de l’économie et de la politique qui ne se démentira jamais, et qui permettra au marsupilami de bien rebondir. La Fédération des entreprises de Belgique, et plus particulièrement Didier Malherbe, a pu déceler très tôt ce talent. En 2003, Pierre Hermant rejoint l’organisation patronale pour prendre en charge une série d’événements, dont l’European Business Summit et puis le volet économique des 175 ans de la Belgique. Cette période l’a profondément marqué. Ses ex-collègues de la FEB demeurent parmi ses proches comme Philippe Donnay (patron du Bureau du plan) ou le secrétaire général Philippe Lambrecht, qui reste son ” sparring-partner préféré pour les questions juridiques “, sans oublier bien entendu ceux qu’il considère comme ses ” deux mentors “, à savoir Isabella Lenarduzzi (Jump) et Didier Malherbe. C’est pourtant un autre collègue de la FEB qui a eu l’impact le plus immédiat sur la carrière de Pierre Hermant : François-Xavier Dubois, qui avait entretemps rejoint la Febiac, l’a convaincu de prendre en charge l’organisation du Salon de l’Auto. Il fallait une certaine force de conviction car, précise Pierre Hermant, ” je n’y connaissais pas grand-chose en voitures et, pour le dire franchement, je ne suis pas un passionné de bagnoles “. Mais il sait s’entourer et, surtout, fidèle à son image de marsupilami, il n’a pas peur de bondir d’idées en idées, d’amener camions, vélos et voitures de luxe dans le Salon de l’Auto bruxellois. ” Ce fut le seul salon du genre en Europe à connaître une croissance pendant la crise “, se félicite-t-il.
Le sport, de la moto à la boxe
S’il n’aime pas trop la voiture, Pierre Hermant apprécie en revanche la moto. C’est au cours d’une balade en Harley Davidson vers Honfleur, en marge des rencontres de Deauville, qu’il s’est lié d’amitié avec Philippe Lhomme. Il s’est retrouvé chez Deficom, une étape logique quand on navigue dans l’événementiel depuis l’université. ” J’ai beaucoup appris avec Philippe Lhomme, c’est ce qu’on appelle un dealmaker, dit-il. Moi, je suis plutôt dans l’opérationnel. ”
La moto lui a valu un très grave accident en 2007 : 34 fractures et six mois de chaise roulante. ” Depuis, je savoure chaque jour et je me réveille chaque matin de bonne humeur “, confie Pierre Hermant. Au fil des ans, il a connu d’autres interruptions de carrière, volontaires cette fois. Il a en effet repris des études : MBA à la Vlerick School, master en finances et gestion de la performance à HEC-Paris et une session de six semaines en management à Wharton (Philadelphie). ” Je peux vous dire que cela a bien étoffé et internationalisé mon carnet d’adresses, dit-il. HEC-Paris ouvre les portes à un fantastique réseau d’hommes d’affaires, de professeurs, etc. ”
La moto, le boulot, les études et la famille (bientôt quatre enfants), ça vous remplit de fond en comble un agenda. Eh bien, pas celui de Pierre Hermant. Il trouve encore le temps de réaliser des chroniques économiques pour la RTBF pour ” mettre en avant toutes ces boîtes formidables qu’il y a dans notre pays ” (au passage, vous pouvez ajouter les noms de Jean-Claude Philippot et de l’animatrice Sara De Paduwa dans son réseau) et même d’aller tous les matins ou presque à la salle de sport. ” C’est ma drogue, sans ma dose de sport, je suis une pile électrique “, lâche celui qui est devenu un ami de Redouane Zekkri, le boss des Basic-Fit français et belges. Il fut également un adepte de sports de combat, du kick-boxing à la boxe anglaise en passant par le judo. ” J’adore l’odeur des salles de boxe, dit-il. Mais, aller au bureau avec trois côtes cassées, ça ne va pas. ” Le marsupilami ne rebondira donc plus sur le ring. Encore que, avec lui, on ne sait jamais… z
Pierre Hermant est indéniablement un homme de réseaux et un personnage très social. Mais il fait tout cela à l’ancienne, avec son téléphone et son bagout. Les réseaux sociaux, ce n’est pas son truc. Tout au plus LinkedIn trouve-t-il grâce à ses yeux, en raison de son optique très professionnelle. ” J’y vais pour de la prospection ou pour voir le profil des gens que je rencontre, dit-il. Je poste des articles de temps à autre, mais au maximum une fois par semaine. ” Il n’a pas de compte Twitter (” je préfère les analyses plus longues “) et admet être ” très frileux ” sur Facebook, où il préfère partager les podcasts de ses chroniques à la RTBF que les événements de sa vie privée. ” Mais la naissance qui s’annonce pour septembre, je la posterai évidemment “, dit-il.
Le roi du petit-déj’
Le repas préféré de Pierre Hermant, c’est le petit- déjeuner. Il aime fixer des rendez-vous dans ce créneau, entre 7h30 et 8h30, juste après son entraînement sportif. ” Cela marche bien avec les patrons, qui auront ensuite une longue journée “, dit-il. Il a donc tout de suite déniché un hôtel qui propose un alléchant buffet matinal, à quelques mètres de finance.brussels.
Pour les autres plages horaires, il a un faible pour le stoemp du Vieux Saint-Martin au Sablon ou le Gril aux Herbes (Wemmel) qu’il a découvert quand il travaillait au Salon de l’Auto et où il retourne volontiers. Pierre Hermant reste aussi un Nivellois : son adresse locale est le Divino Gusto, dont la cave, nous dit-il, vaut le détour.
Philippe Close, bourgmestre PS de Bruxelles
“J’avais pu mesurer le talent de Pierre dans l’organisation d’events, lors des festivités des 175 ans de la Belgique et ensuite au Salon de l’Auto. J’ai immédiatement pensé à lui quand une place s’est ouverte à Brussels Expo. Je l’ai appelé et il a rapidement accepté de passer du côté obscur de la force, en venant travailler pour les pouvoirs publics. Pierre, c’est un peu comme une balle magique : il faut le suivre ! C’est quelqu’un de très curieux, sans tabou et toujours enthousiaste. Il impulse une dynamique positive. Là où il passe, il fait vraiment bouger les choses. Il adore se retrouver là où on ne l’attendait pas, par exemple à finance.brussels. Son arrivée est vraiment une bonne nouvelle pour la Région et pour l’économie régionale. Il a travaillé essentiellement dans le privé mais, au fil des ans, il a aussi appris à connaître la sphère publique. Il sera vraiment à sa place. C’est un homme plein d’idées, qui s’intéresse à énormément de choses. Je le consulte régulièrement, notamment pour trouver des initiatives susceptibles de faire bouger la ville. J’entends ou je lis quelque chose, je lui en parle. Il a toujours des réflexions intéressantes et enthousiastes “.
Jean-Patrick Smal, directeur marketing du groupe Gignon :
“J’organisais des événements et, vers 1996-1997, j’ai engagé Pierre comme étudiant pour une compétition de bowling inter-cercles à Braine-l’Alleud. Depuis, nous ne nous sommes plus quittés. Nous avons travaillé ensemble pour les 175 ans de la Belgique, au Salon de l’Auto, etc. Nous avons connu toutes sortes de situations et je peux vous dire que, même dans les moments les plus tendus, Pierre parvient à en garder sous le pied et à faire preuve d’humour. C’est devenu un peu comme un frère pour moi. A chaque étape de nos carrières, nous nous appelons et nous pesons le pour et le contre. J’ai besoin d’avoir son avis, son feed-back.
C’est quelqu’un de très positif. Partout où il arrive, il apporte son enthousiasme, sa créativité. Il est animé par une vraie envie de relever des challenges. Y compris des challenges intellectuels : Pierre est un éternel étudiant. Depuis que je le connais, je l’ai toujours vu en train de suivre une formation ici, à Paris, aux Etats-Unis. Il a cette faculté incroyable de pouvoir se tenir à des semi-retraites dans une abbaye pour potasser ses cours pendant 10 jours et briller ensuite aux examens. N’oublions pas qu’il est un passionné de sports de combat et d’arts martiaux. Cela demande beaucoup de rigueur. Et cette rigueur, je la retrouve dans sa manière de gérer et analyser les dossiers “.
Sophie Geilenkirchen (au centre), fondatrice et gérante de WorkinJoy :
” Nous nous connaissons grâce aux Rencontres de Deauville, que Pierre organisait et dont j’étais le partenaire bien-être. Il a une idée à la minute et moi aussi ! Chaque fois qu’on se voit, nous avons un business plan en tête. Nos lunches sont vraiment très rebondissants. On en ressort avec de grands projets, qui n’aboutiront pas forcément, comme cette idée de ‘cirque du sommeil’.
J’admire l’enthousiasme de Pierre. Parfois, il faut faire un peu le tri dans tout ce qu’il imagine mais on sait qu’il fonctionne comme cela. C’est une boule d’énergie et il sait comment dépenser et recomposer cette énergie. Je l’ai aiguillé vers la technique des powernaps, ces micro-siestes qui permettent de récupérer un cycle de sommeil. Pierre est hyperactif, il a besoin de ces outils pour recharger ses batteries. Il gère aussi son alimentation. Je l’aide et le conseille un peu sur ces plans. Il est à l’écoute de ces systèmes innovants pour apprendre à lâcher prise, à se reconnecter avec soi-même.
J’ai sauté de joie quand j’ai appris son arrivée à finance.brussels. Il a cette envie de faire bouger sa région et je suis convaincue qu’il sera un formidable porte-drapeau pour les entreprises de la Région bruxelloise. Et comme moi, je connais
Chantal De Vrieze, administratrice de sociétés (EVS, Axa, Colruyt, Picanol), ex-CEO d’Altran :
“J’ai rencontré Pierre quand il était à la Febiac. A l’époque, j’étais chez Econocom et je cherchais à organiser un bel event pour nos clients. Cela s’est déroulé dans le cadre de Dream Car et ce fut un moment magique. Pierre m’a impressionné par son enthousiasme et son sens du détail. Depuis lors, nous échangeons souvent sur l’entrepreneuriat, sur le leadership, etc. En plus, nous avons beaucoup de connaissances communes.
C’est à la fois quelqu’un de très pressé, toujours en mouvement et hyper-organisé. C’est un entrepreneur brillant mais qui conserve toujours bien les deux pieds bien sur terre. Pierre se remet régulièrement en question et, surtout, il a eu le courage de prendre le temps d’investir en lui. Il cumule en quelque sorte le dynamisme et la sérénité. Je suis convaincu qu’il fera un excellent boulot à finance.brussels. Il possède un indiscutable background financier pour ce job et il allie cela à un esprit vif et dynamique”.
Didier Malherbe, responsable “public affairs” chez UCB :
” J’ai recruté Pierre en 2000 pour l’organisation de l’European Business Summit, hébergé par la FEB. Depuis, je suis un peu comme son mentor. A chaque carrefour de nos vies professionnelles, on se parle, on discute. Pierre écoute beaucoup, il ne vient pas avec ses certitudes. Mais, à la fin, c’est bien lui qui décide. Pierre est à la fois un entrepreneur dans l’âme et un homme en recherche de sens. L’argent pour l’argent, ce n’est pas son truc. Il veut des projets en lien avec la vie de la cité, avec une vision sociétale. Son arrivée à finance.brussels est très cohérente, avec une fonction qui nécessite de fortes compétences financières mais en lien étroit avec le monde politique. Je lui souhaite de rester 10 ans là-bas. J’espère qu’il pourra livrer le meilleur de lui-même et poser les bons choix en s’appuyant sur toutes ses expériences, dans le privé, dans le public et entre les deux. Pierre accumule les formations, les expériences, les projets, les initiatives. Je vous assure : il n’est pas encore dans une phase de repos. Et il mène tout cela avec enthousiasme, avec un message positif “.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici