290.000 euros par an ? Pas assez, estime le patron de bpost

Johnny Thijs © BELGA

Johnny Thijs, patron de bpost, ne resterait pas aux commandes de l’entreprise publique, pour 290.000 euros, chiffre évoqué comme salaire de base dans les discussions gouvernementales pour les salaires des top managers. “Diriger bpost est-il plus difficile que diriger un pays?”, s’interroge le député fédéral Dirk Van der Maelen (sp.a).

Johnny Thijs a précisé qu’il était “prêt à faire un effort”, mais pas à voir son salaire actuel passer de 1,1 million à 290.000euros. “Les politiques doivent trouver des responsables pour les entreprises publiques qui soient bons, intelligents et qui soient prêts à relever des paris très importants. Je crois qu’il faut un juste salaire pour ces patrons”, a-t-il souligné ce jeudi sur les ondes de la RTBF.

“Diriger bpost certainement pas plus compliqué que diriger le pays”

“Diriger bpost est-il plus difficile que diriger un pays? “: c’est la question que lance le député fédéral Dirk Van der Maelen (sp.a) après les déclarations du patron de la poste. Pour l’élu socialiste, le salaire du Premier ministre fait figure de “frontière éthique” en matière de rémunération des dirigeants d’entreprises publiques.

Le gouvernement travaille actuellement à une réglementation visant à limiter les salaires des top-managers des entreprises (para)publiques.

Le projet rencontre toutefois des résistances, notamment des milieux libéraux où l’on rappelle que les entreprises publiques évoluent dans un environnement concurrentiel où il s’agit de pouvoir attirer les meilleurs managers.

Un argument que rejette le socialiste flamand qui pointe une étude menée dans le secteur financier, laquelle a montré que les hauts salaires et bonus n’influent qu’à peine les prestations des managers, selon le député.

Les objectifs de bpost

La patron de bpost a indiqué par ailleurs, sur l’antenne de la RTBF, ses deux objectifs dans un avenir proche: “Essayer de combler la chute de volume du courrier classique par des augmentations de productivité -il reste beaucoup de travail à faire- et essayer de développer de nouveaux produits et services pour compenser la perte en produits classiques”.

Dix ans après l’instauration du logiciel Géoroute et le déploiement de nouvelles machines d’automatisation du tri, Johnny Thijs estime “être à mi-chemin de ce processus, qui devrait être achevé vers 2016 ou 2017”. L’emploi devrait continuer à diminuer chez bpost. “50% des collaborateurs de l’entreprise ont plus de 45 ans et le nombre de départs naturels à la pension reste très élevé, ce qui nous donne une opportunité fantastique de continuer à moderniser cette société et d’augmenter la productivité sans licenciements secs, mais sans remplacer les départs naturels”, précise encore le patron de l’entreprise postale.

Enfin, le patron de bpost s’est exprimé sur de nouvelles tâches -comme des relevés de compteur- que pourraient effectuer les facteurs à l’avenir. “Nous avons un grand atout, c’est que nous passons partout en Belgique tous les jours ouvrables devant tous les ménages. Cela représente une opportunité fantastique pour renouer un contact avec ces clients et pour mettre en place de nouveaux services. Certains services sont testés actuellement et tous ces services peuvent être introduits dans le système Géoroute. Il faut trouver des grandes entreprises qui sont intéressées par ce type de contact, et qui sont prêtes à payer pour que le facteur sonne à la porte, entre dans la maison et fasse quelque chose de très spécifique. Mais il s’agira toujours d’opérations simples”, ajoute-t-il encore.

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