Zone euro : une croissance “modérée” et “inégale”

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Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, reste prudent sur les perspectives de croissance et maintient son principal taux à son plus bas niveau historique.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a annoncé jeudi que les données disponibles sur la croissance en zone euro au troisième trimestre étaient “meilleures que prévu”, mais que la croissance resterait “modérée” et “toujours inégale”, dans un environnement d'”incertitudes”. Les indicateurs économiques disponibles sur la conjoncture et la confiance en zone euro “signalent un renforcement de l’activité au deuxième trimestre 2010”, a-t-il ajouté.

Au niveau de l’économie réelle, des signes d’amélioration sont palpables mais la prudence reste de mise. La croissance dans l’industrie manufacturière dans la zone va ainsi crescendo et la confiance des entrepreneurs et des consommateurs s’est établie à son plus haut niveau depuis plus de deux ans en juillet. Mais ces statistiques cachent de profondes disparités entre les pays, et le chômage reste préoccupant : son taux se maintient en juin pour le quatrième mois d’affilée à 10% de la population active.

Sans surprise, la BCE a d’ailleurs maintenu jeudi son principal taux à 1%. Les taux de la Banque centrale européenne sont “appropriés”, a estimé Jean-Claude Trichet. La Banque centrale européenne laisse ainsi grand ouvert le robinet du crédit, offrant aux banques des prêts à ce taux historiquement bas, inchangé depuis mai 2009. Cette mesure exceptionnelle décidée en pleine crise financière doit éloigner le spectre d’un resserrement du crédit préjudiciable à la croissance. Aucun changement de cap n’est attendu avant 2011.

Actuellement, l’inflation modérée et la fragilité de la reprise économique plaident en faveur d’un long statu quo. Jean-Claude Trichet va aussi “rester prudent sur les perspectives de croissance future, notamment parce que le [marché du] crédit n’est pas encore reparti”, ont commenté les économistes d’Unicredit.

En effet, le retour d’une certaine confiance sur le marché du prêt interbancaire ne s’est pas traduit dans les conditions du crédit au secteur privé, qui se sont durcies au deuxième trimestre et ne devraient pas franchement s’améliorer au troisième, selon un récent rapport de la BCE.

Quelques nuages se sont pourtant dissipés depuis le début de l’été sur la zone euro, avec un retour au calme sur les marchés financiers. “Dans une certaine mesure, nous connaissons une accalmie”, a confirmé Gilles Moec, économiste à la Deutsche Bank. La crise de la dette publique, qui avait fortement ébranlé la confiance dans la zone, montre des signes de détente. L’Union européenne, le FMI et la BCE ont ainsi fait état jeudi de “progrès considérables” en Grèce, épicentre de la crise de la dette publique dans la zone. Le pays reste toutefois devant des “défis importants”.

Trends.be avec L’Expansion.com

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