Vent de panique sur les Bourses européennes

La Bourse d'Athènes. © AFP/Aris Messinis

Les Bourses européennes ont fini en très forte baisse lundi après avoir creusé leurs pertes dans la foulée de l’ouverture de Wall Street et dans le sillage de l’Asie, les investisseurs s’inquiétant d’une contagion du ralentissement chinois sur la croissance mondiale.

La Bourse de Paris a terminé en très forte baisse de 5,35% après avoir perdu jusqu’à 8,28% en séance. Francfort a chuté en clôture de 4,70%, Londres de 4,67% et Madrid de 5,01%.

L’indice Eurostoxx 50, qui regroupe les grandes entreprises de la zone euro, finissait la séance en repli de 5,35%.

Les Bourses européennes avaient commencé la journée sur des fortes baisses, qui se sont accélérées après l’ouverture de Wall Street. Le Dow Jones a chuté de 5,75% peu après l’ouverture tandis que le Nasdaq cèdait 7,98%.

Sur le marché de la dette, les taux d’emprunt des pays du sud de la zone euro se tendaient, tandis que celui de l’Allemagne, dont les obligations font office de valeur refuge, se stabilisait.

Les marchés européens déjà déstabilisés depuis une dizaine de jours par la mauvaise passe de la place boursière chinoise, ont vu la Bourse de Shanghai plonger lundi de presque 8,5%, sa plus forte baisse journalière depuis huit ans.

La débâcle des marchés boursiers se double d’une chute du prix du pétrole, le brut américain étant repassé sous la barre des 40 dollars.

Les investisseurs s’inquiètent de la fragilité de l’économie chinoise et de son impact sur la croissance mondiale, alors que les mesures prises par les autorités du pays ne suffisent pas à rassurer.

Pékin a notamment annoncé dimanche que le gigantesque fonds de pension chinois allait être autorisé à investir une partie de ses colossaux actifs dans les Bourses locales.

Les investisseurs “espéraient une intervention massive de la banque centrale chinoise alors que la Chine pourrait être contrainte de dévaluer encore le yuan”, remarque le courtier Aurel BGC.

Les doutes sur l’économie mondiale interviennent au moment où la croissance reste poussive en zone euro, comme en témoignent les chiffres pour le deuxième trimestre publiés récemment.

Les investisseurs sont également dans le flou concernant la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), qui a jusqu’à présent été un facteur de soutien très important au marché.

La Fed entend remonter ses taux d’ici la fin de l’année mais cette initiative pourrait être contrariée par la Chine et la faiblesse de l’inflation.

La Bourse d’Athènes finit sur un plongeon de 10,54%

La Bourse d’Athènes a fini lundi sur un plongeon de 10,54% à 568,38 points, dans le sillage de Wall Street et des autres places boursières européennes affectées par la dégringolade des marchés asiatiques.

L’Athex est tombé “à son plus bas niveau depuis trois ans”, sous la barre des 600 points, selon le site financier Naftemporiki.

A l’ouverture de la séance à 09h30 HB, l’Athex a perdu plus de 3% avant d’accélérer ses pertes à la mi-journée et surtout une demi-heure avant la fermeture à 16h30 HB, perdant 11,3%.

Il a finalement terminé en baisse de 10,54%, les valeurs bancaires ayant subi des pertes de plus de 22%.

La Bourse d’Athènes, fermée pendant cinq semaines à partir de la fin juin en raison de la situation financière du pays, a déjà connu de nombreux soubresauts, rouvrant le 3 août en chute de plus de 22%.

Outre les menaces venues d’Asie, elle pâtit des incertitudes politiques en Grèce après la démission du Premier ministre Alexis Tsipras jeudi soir et la probable tenue d’élections anticipées dans moins d’un mois.

La chute de lundi intervient en outre le jour où l’un des principaux dissidents de la Gauche radicale Syriza, l’eurosceptique Panagiotis Lafazaris, a été chargé par le président de la République de former une coalition.

Cette tentative, voulue par la Constitution, devrait selon toutes vraisemblances échouer, ouvrant la voie à un scrutin anticipé.

Le BEL20 en recul de près de 5% à la clôture

Le BEL20 a bouclé la journée de lundi sur un recul de 4,99% à la Bourse de Bruxelles, à l’instar de l’ensemble des indices boursiers européens.

Les investisseurs s’inquiètent des conséquences du ralentissement chinois sur la croissance mondiale. La Bourse de Shanghai a terminé lundi sur un plongeon de presque 8,5%, sa plus forte baisse journalière depuis huit ans.

A New York, Wall Street a également chuté lourdement à son ouverture en matinée.

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