“Une plus grande attention pour le bien-être des Belges est indispensable”

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Décrochage scolaire, détérioration de la condition physique et de la santé mentale: la banque Belfius alerte sur les coûts de la pandémie qui retiennent généralement moins l’attention.

Outre la contraction “sans précédent du PIB” et le trou budgétaire consécutifs aux mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19, “il existe encore d’autres coûts qui retiennent généralement moins l’attention, car ils sont plus difficiles à mesurer et parce que le monde politique y attache moins d’importance”, estime mardi Belfius Research.

Le PIB belge s’est contracté l’an dernier de 6,2% et le trou budgétaire représente désormais 10% du PIB, contextualise la banque. “En outre, nous savons que les faillites et licenciements occasionnent un dommage permanent à notre économie et que le déficit budgétaire ne va pas disparaître du jour au lendemain.”

Mais il existe d’autres coûts, moins visibles, rappelle Belfius, évoquant la dernière version des “indicateurs complémentaires du PIB” (qui s’attardent notamment sur le bien-être de la population, NDLR) publiés la semaine dernière par le Bureau fédéral du Plan. Les résultats étaient “dramatiques”, la pandémie ayant eu un effet “désastreux supplémentaire sur tous les aspects du bien-être”.

Belfius pointe, entre autres, le décrochage scolaire et la détérioration de la condition physique, mais surtout de la santé mentale, évoquant sur base des données de Sciensano un doublement des problèmes de dépression par rapport à la période précédant la crise.

“Il importe d’être conscient que la détérioration du bien-être entraîne non seulement des coûts humains considérables, mais qu’elle a également des conséquences directes et indirectes pour notre économie“, met-elle en garde.

Avant la crise déjà, “les affections psychiques et les troubles du comportement représentaient la principale cause des incapacités de travail de longue durée (36% en 2019)”, indique Belfius. “L’impact de la crise sur la santé mentale peut de ce fait avoir encore longtemps des conséquences sur notre marché du travail.”

L’impact sur la formation entraînera également des coûts économiques. “Il ressort d’une étude que les fermetures des établissements scolaires et le recul des prestations d’apprentissage auront des conséquences durant plusieurs décennies sur les chiffres du chômage, les salaires moyens et la croissance économique à long terme”, poursuit la banque.

“Maintenant que nous commençons lentement à maîtriser cette pandémie, il est essentiel et urgent de tenir davantage compte du bien-être des Belges dans toutes ses dimensions”, plaide-t-elle.

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