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Taux d’intérêt: quand l’économiste pleure, le boursier applaudit

Quelle fin d’année ! Les amateurs de Bourse en auront eu pour leur argent et encore, 2014 n’est pas terminée !

Jeudi, la séance s’est terminée dans le vert pour la plupart des Bourses. Il était temps d’ailleurs, car les jours précédents, c’était plutôt la couleur rouge qui prédominait. Et si la séance de jeudi a été aussi bonne, c’est grâce à une nouvelle venue des États-Unis: la présidente de la banque centrale américaine a rassuré en quelque sorte les investisseurs en leur disant que si les taux d’intérêt devront bien remonter un jour, ce n’est pas pour demain. Il n’en fallait pas plus pour redonner de l’enthousiasme aux Bourses !

Au fond, en réfléchissant de plus près aux événements de ces derniers jours, un habitant de la planète Mars pourrait se dire que les réactions des Terriens sont plutôt bizarres. Premier exemple: les taux d’intérêt bas que nous connaissons depuis quelques années sont considérés comme une plaie par beaucoup d’économistes, mais les boursiers applaudissent quand ces mêmes taux vont faible un peu plus longtemps que prévu.

Taux d’intérêt: considérer que la dette publique belge est un refuge, c’est quand même un drôle de raisonnement !

Deuxième exemple: lorsque le rouble est attaqué et perd 60% de sa valeur en quelques mois face au dollar, vers quoi vont se réfugier les investisseurs ? Vers de la dette allemande – ça on peut encore le comprendre -, mais également vers de la dette française, alors que ce pays va mal et n’a pas adopté les réformes nécessaires pour redresser son économie. Même chose pour la Belgique. Alors que notre pays est bloqué par une vague de grèves, le taux d’intérêt à 10 ans, celui qui sert de référence aux marchés financiers, n’a jamais été aussi bas dans son histoire.

Officiellement, quand les marchés sont chahutés, ce qui était le cas pendant plusieurs jours, les investisseurs se dirigent vers des valeurs refuges. Mais considérer que la dette publique belge ou française est un refuge, c’est quand même un drôle de raisonnement !

Quant à l’inflation, elle flirte déjà avec les 0%. Et la chute du baril de pétrole sous les 60 dollars va sans doute nous précipiter dans une période d’inflation négative. Bien entendu, les experts nous disent que ce sera momentané et finalement sans conséquence ! Ah bon ? Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais j’ai parfois l’impression que les experts d’aujourd’hui sont un peu comme les médecins de Molière: ne sachant pas exactement comment guérir leurs patients, ils leur parlaient en latin. Au fond, le jargon économique d’aujourd’hui a tout simplement remplacé le latin !

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