Suppressions d’emplois, fermetures d’agences… La “banque de papa” se meurt

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Nouveau coup dur pour l’emploi dans le secteur bancaire avec la perte, cette fois-ci, de 2.500 jobs chez BNP Paribas Fortis d’ici fin 2021.

ING qui supprime 3.000 postes, Axa Banque qui paye ses ” vieux ” pour rester chez eux, et maintenant BNP Paribas Fortis qui réduit de 20% ses effectifs. L’hémorragie d’emplois se poursuit dans le secteur bancaire.

Première banque du pays avec 13.000 salariés, BNP Paribas Fortis prépare en effet la suppression de 800 à 1.000 jobs d’ici 2021. La banque, qui présentera ses résultats annuels le 15 mars, assure qu’elle ne procédera à aucun licenciement sec : tout se fera via des départs volontaires. Elle table aussi sur 400 à 600 départs ” naturels ” au cours des trois prochaines années (retraites, démissions, etc.). Au final, ce sont donc de 2.000 à 2.500 emplois qui devraient passer à la trappe au sein de la filiale belge de la banque française d’ici fin 2021. Objectif de la banque au logo vert : s’aligner sur les autres grandes banques (Belfius, ING) qui tournent avec moitié moins de personnel.

Digitalisation

Le dégraissage est la conséquence de l’accélération de la digitalisation dans laquelle les grands réseaux bancaires investissent massivement depuis plusieurs années, contraints de se réorganiser sous l’impact de la révolution numérique et des changements d’habitude des consommateurs d’une part, et la persistance de taux d’intérêt peu élevés qui pèsent sur leurs marges d’autre part.

Certes, les banques engrangent encore de jolis bénéfices. Rien qu’à lui seul, le groupe KBC (y compris CBC, KBC Brussels et ses filiales étrangères) a dégagé en 2018 un bénéfice net de 2,5 milliards d’euros. Mais le modèle bancaire classique est sous pression. D’après le rapport annuel de la Banque nationale, la rentabilité sur fonds propres pour l’ensemble du secteur bancaire en Belgique est tombé l’an dernier à 8,6%, contre 9,9% un an plus tôt. Et celle de la maison mère française de l’ex-Fortis est également à la traîne.

Dans ce contexte, les banques, et BNP Paribas Fortis aussi, actionnent le levier qu’elles maîtrisent le mieux : les coûts. ” Le cost income ratio ( rapport entre les coûts et les revenus, Ndlr) reste élevé, dit-on en haut lieu chez BNP Paribas Fortis. Non seulement il ne diminue pas malgré les efforts consentis ces dernières années, mais il repart même à la hausse. Le contexte économique va rester difficile. A court et moyen termes, nous devons rester attentifs à nos frais de gestion. Maîtriser les coûts pour continuer à investir est le mantra actuel. ”

De moins en moins d’agences

De fait, les banques réduisent aujourd’hui le personnel, taillent dans leur réseau d’agences et poussent au maximum la banque digitale. Selon les derniers chiffres de Febelfin, la fédération belge des banques, le nombre d’abonnés à la banque mobile a augmenté de plus d’un million rien qu’entre 2017 et 2018 pour dépasser à présent les 7 millions. Côté emplois, alors qu’il y avait un peu plus de 80.000 personnes qui travaillaient dans l’industrie bancaire en 2000, elles ne sont plus que 51.000 environ aujourd’hui. En 20 ans, près de 30.000 jobs ont donc disparu. Quant au nombre d’agences, il est également en net recul. Il en reste aujourd’hui encore 5.000, contre plus de 8.000 voici 10 ans.

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