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Qui blâmer pour les mauvaises prévisions éco de 2015 ?

La fin de l’année approche à grands pas et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en Bourse, tous les repères ont été balayés. Sans compter que la plupart des prévisions se sont révélées, une fois de plus, fausses. La faute à qui ?

Ce n’est pas nécessairement la faute de ceux dont c’est la fonction d’essayer de prévoir, mais plutôt à un monde financier qui est devenu illisible, tellement il ne répond plus aux règles que l’on trouve dans les manuels d’économie.

Le monde financier ne répond plus aux règles des manuels d’économie

Prenons le cas du baril de pétrole. Non seulement il a dévissé de plus de 60% en un an, mais on vient d’apprendre que la dernière réunion de l’OPEP n’a pas pu mettre d’accord les pays exportateurs de pétrole entre eux. Résultat: le pétrole chute encore plus et flirte avec les 40 dollars, au risque de créer de gros soucis pour des pays comme la Russie, voire la faillite de pays comme le Venezuela qui a besoin d’un baril au-delà des 120 dollars.

Mais nous on s’en fiche me direz-vous, c’est bon pour notre pouvoir d’achat, non ? C’est vrai, mais en même temps, ce baril qui n’en finit pas de chuter entraîne le taux d’inflation encore plus à la baisse. Il ne faudra pas s’étonner si d’ici quelques semaines, voire quelques mois au plus tard, les banques belges n’offriront plus que du 0,11% de rendement sur leurs livrets d’épargne, ce qui est le taux minimum légal.

Par ailleurs, pour vous démontrer à quel point l’année 2015 a été difficile, il suffit de regarder les résultats des fameux hedge funds. Vous savez ces fonds spéculatifs gérés par des milliardaires, pour des milliardaires. Ils sont quasi tous en négatif. Et la plupart d’entre eux ferment ou rendent l’argent à leurs clients et se contentent de gérer l’argent du fondateur du fonds. Il faut dire à leur décharge que tout ce qui avait été prévu ne s’est pas nécessairement réalisé.

Qui aurait pu parier que le baril de pétrole serait à 40 dollars ? Qui aurait pu parier que les taux américains ne remonteraient pas avant le 16 décembre prochain ? Qui aurait pu parier que la zone euro résisterait malgré des taux d’intérêt très faibles par rapport à ceux pratiqués aux États-Unis ? Qui aurait parié que les taux européens resteraient aussi longtemps en territoire négatif ? Qui aurait pu penser que malgré les tonnes d’argent déversées – et la promesse que cet argent continuerait à couler à flot jusqu’en mars 2017 – les Bourses n’en auraient cure et bouderaient ? Car oui, elles trouvent que le président de la Banque centrale européenne n’en fait pas assez et ne distribue finalement pas assez de… dope aux camés de la Bourse !

En conclusion, très provisoire, la Bourse déchaîne toujours les passions. Sous prétexte que les prix changent en temps réel, le bon sens s’évapore parfois et il arrive qu’une agitation étrange gagne le plus sage des pères de famille, lorsqu’il n’est pas tétanisé par tous ces changements. Mais comment le blâmer lorsque même les experts sont perdus ?

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