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Quand les banquiers centraux deviennent des communistes adorateurs du Dieu ‘keynésianisme’

Il y a un économiste français que j’ai toujours plaisir à écouter, car il est décapant dans ses raisonnements, sans oublier son humour fou: c’est Charles Gave. Son raisonnement est très simple.

Si nous avons autant d’ennuis aujourd’hui, c’est à cause des banques centrales. Que font les banques centrales ? Elles s’arrangent pour que les taux d’intérêt restent le plus bas possible, à la fois pour redresser l’économie, mais également, et surtout dit-il, pour empêcher les marchés financiers de baisser. Point barre. Mais pour Charles Gave (1), en manipulant les taux d’intérêt pour qu’ils restent très bas, voire proche de 0%, les banques centrales ne font que repousser le risque, car tôt ou tard, ces taux d’intérêt devront remonter. Et au lieu d’accepter d’avoir quelques petites baffes sur les marchés, nous risquons – à force de reculer l’échéance – d’avoir une immense, une gigantesque claque d’ici peu.

Pour Charles Gave, nous nous leurrons sur la sortie de crise. Selon les derniers chiffres dont il dispose sur les Etats-Unis, il se demande même si ce pays n’est pas en train de rentrer en récession. Et si c’est le cas, les Européens ne doivent pas trop se leurrer sur leur sortie de crise, elle n’aura pas lieu si la première économie du monde ralentit !

Quand les banquiers centraux deviennent des communistes adorateurs du Dieu ‘keynésianisme’

En fait, Charles Gave tempête contre les banquiers centraux, car leur politique de taux d’intérêt à quasi 0% ne marche pas. C’est même un échec, car elle n’a donné aucun résultat tangible. Pour lui, tenez-vous bien, c’est du… communisme. La Banque centrale européenne joue en effet un peu le rôle d’un organisme central qui veut tout contrôler: les prix, le taux de change et les taux d’intérêt. C’est impossible, selon Charles Gave, l’Union soviétique a essayé de faire ce genre de chose et son empire s’est fracassé en mille morceaux !

Pour Gave, l’économie mondiale est entre les mains de deux sortes d’économistes. Il y a d’un côté ce qu’il appelle les créationnistes. En fait, les keynésiens, qui pensent qu’il y a une sorte de Dieu compatissant qui va remettre l’économie en ordre par un coup de baguette magique, la baguette magique étant la manipulation des taux d’intérêt. Et puis, il y a de l’autre côté, dit-il, les économistes darwiniens qui pensent que les seuls créateurs de richesse sont les entrepreneurs et qu’à force de manipuler les taux, on perturbe les projets d’investissement de ceux-ci.

Charles Gave, qui est libéral, vous l’avez compris, estime donc qu’aujourd’hui, les banquiers centraux sont des personnes dangereuses, car ce sont des… religieux, des créationnistes qui croient au Dieu “keynésianisme” dont la magie sur les taux d’intérêt n’a pourtant pas marché! On peut ne pas être d’accord avec son analyse, mais avouez que voir un économiste libéral traiter tour à tour nos banquiers centraux de communistes et puis de religieux créationnistes, c’est réjouissant d’impertinence. Il faut oser le faire.

(1)Voir sa déclaration à ce sujet sur BFM TV.

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