Mariani : “Ce n’est pas une amputation, c’est une séparation de frères siamois!”

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Le patron de Dexia, Pierre Mariani, a défendu lundi soir le recours au bureau de consultance Bain pour restructurer la holding depuis 2008, évaluant sa rémunération à “une centaine de millions d’euros” depuis 2008.

“Bain a été coûteux”, a reconnu lundi soir M. Mariani interrogé par la commission spéciale de la Chambre sur le démantèlement du groupe. “Mais dans le même temps, on a réduit de 40% les frais de consultance. Il y avait (avant 2008, ndlr) près de 6.000 contractants qui travaillaient avec le groupe. Et personne ne les suivait! “, a souligné le CEO de Dexia.

Interrogé par le député Georges Gilkinet (Ecolo) sur les rémunérations versées à Bain pour cette consultance, M. Mariani n’a pu livrer de chiffres précis, évaluant toutefois celles-ci à “une centaine de millions d’euros”. “Mais cela a permis 600 millions d’euros d’économies par an au groupe”, a-t-il justifié.

Quant aux changements importants imposés au sein du comité de direction par M. Mariani, celui-ci a reconnu avoir écarté plusieurs membres d’entre eux, mais souligné que d’autres étaient partis de leur propre chef vu les grandes difficultés qui se profilaient pour le groupe. “Il y a ceux qui prennent leurs responsabilités et ceux qui les fuient”, a-t-il grincé à cet égard. Sondé sur la séparation programmée de Dexia Banque Belgique (DBB) du reste du holding, M. Mariani a reconnu que cela poserait des difficultés aux autres entités du groupe.

“Ce n’est pas une amputation. C’est une séparation de frères siamois!”

“Ce n’est pas une amputation. C’est une séparation de frères siamois! Quand on fait ce genre d’opération, il faut veiller à ce qu’aucun des siamois ne meure”, a-t-il fait valoir.
Il a reconnu à cet effet que DBB assurait un rôle de financement pour les autres entités du groupe. “Dexia Holding aura besoin de temps pour reconstruire d’autres sources (de financement)”, a-t-il reconnu, précisant toutefois que cette séparation coûterait également à DBB, celle-ci ayant toujours prêté ses fonds à la branche française du groupe avec une marge bénéficiaire. Marge qu’elle n’aura plus après son départ du groupe.

Interrogé également sur l'(in)activité des administrateurs du groupe, M. Mariani n’a pas souhaité faire de commentaires, renvoyant les députés à l’analyse des comptes-rendus des réunions du CA du groupe qui seront mis à la disposition de la commission spéciale. Il a toutefois indiqué que les débats y avaient été souvent “longs, nombreux, et pas toujours convergents”.

Trends.be avec Belga

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