Les Occidentaux boudent le retour de la Russie sur le marché de la dette

© Reuters

Le retour de la Russie sur le marché international de la dette, pour la première fois depuis l’introduction de sanctions occidentales, a suscité une forte demande sans parvenir à attirer les investisseurs internationaux, rapportaient mardi médias russes et analystes.

A la mi-journée, la demande pour cette opération test, à laquelle les Etats-Unis avaient déconseillé les firmes américaines de participer, atteignait 6,3 milliards de dollars à quelques heures de sa clôture, ont rapporté les agences russes en citant des sources bancaires.

Le ministère des Finances, en annonçant lundi la tenue de cette émission de dette publique, n’avait pas précisé le montant espéré mais la loi de budget prévoit un maximum de trois milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2016.

Selon le quotidien financier Vedomosti, qui cite deux sources proches de l’opération, la prise en compte des offres était prévue pour être close dès lundi mais a finalement été prolongée mardi dans l’espoir d’attirer les investisseurs asiatiques car “presque tous” les participants sont russes.

Selon les sources bancaires cités dans les médias russes, le ministère des Finances proposait des titres en dollars sur dix ans avec un rendement espéré entre 4,65% et 4,9%.

“La demande semble venir surtout de sources locales et non d’investisseurs étrangers”, a observé Natalia Orlova, économiste de la banque Alfa. Selon elle, cette émission obligataire visait à “tester le marché” après une longue pause.

La dernière opération de ce type remonte à septembre 2013, pour près de sept milliards de dollars.

Les autorités russes étaient revenues en 2010 sur le marché international de la dette pour la première fois depuis le défaut de 1998. Mais elles avaient cessé toute opération de ce type après l’introduction des sanctions par les Occidentaux sur fond de crise ukrainienne, à partir de l’annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014.

Depuis, le gouvernement russe se finance par des opérations hebdomadaires sur le marché russe.

En raison de ce régime qui limite l’accès des entreprises russes aux marchés, Washington avait prévenu les firmes américaines des risques liées à l’opération et finalement aucune banque occidentale n’y a participé, la banque russe VTB Capital étant la seule organisatrice.

En plus des sanctions, la Russie est affectée par l’effondrement des prix du pétrole qui constitue une grande partie de ses revenus budgétaire, et traverse une profonde récession.

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