Les Bourses mondiales soulagées par l’accord

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Les Bourses mondiales ont affiché leur soulagement lundi et salué par des belles hausses l’accord entre la zone euro et la Grèce, sans cesser toutefois de s’interroger sur les étapes encore nécessaires à sa concrétisation.

“Les marchés ont pris acte du fait qu’une étape clé avait été franchie et l’ont accueillie positivement”, résume Alexandre Baradez, un analyste de IG France. Au terme d’une négociation marathon, les 19 Etats membres de la zone euro ont conclu lundi un accord sur un troisième plan d’aide à la Grèce permettant d’éviter in extremis sa sortie de la monnaie unique. Ce compromis, annoncé quelques minutes avant l’ouverture des marchés européens, leur a permis de signer de belles séances.

La Bourse de Paris a ainsi clôturé sur une hausse de 1,94%, celle de Londres de 0,97% et celle de Francfort de 1,49%. Madrid a pris pour sa part 1,70% et Milan 1,00%.

“Cet accord marque un tournant, car l’incertitude à long terme a été levée avec un accord sur un financement de trois ans”, mais “pour l’instant le compromis est encore un peu informel et beaucoup d’éléments doivent être précisés”, ce qui explique aussi qu’il n’y ait “pas d’euphorie généralisée”, a ajouté M. Baradez.

Le marché affiche une “réaction de soulagement”, mais “maintenant, tout est dans l’exécution”, même si “la brèche est colmatée dans l’immédiat”, estime également Xavier de Villepion, un vendeur d’actions parisien de HPC.

La Bourse de New York a suivi le mouvement imprimé par les places européennes avec une nette hausse à l’ouverture qui ne se démentait pas au moment où ces dernières fermaient leur porte.

Vers 16h00 GMT, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 191,48 points à 17.952,02 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 65,80 points à 5.063,49 points.

“En gros, la Grèce va recevoir un nouveau sauvetage financier et le reste de la zone euro peut à peu près escompter que la Grèce ne va pas pouvoir pleinement rembourser sa dette”, a ainsi ironisé Patrick O’Hare chez Briefing.

En Asie, la hausse avait également été quasi généralisée avec une progression de 1,57% notamment pour Tokyo ou de 1,30% à Hong Kong.

De son côté, l’euro continuait à perdre du terrain face au dollar après un bref sursaut au moment de l’annonce de l’accord. Il valait 1,102 dollar contre 1,1149 dollar vendredi vers 21H00 GMT.

Sur le marché obligataire, la principale bénéficiaire a été la Grèce, avec une nette détente de son taux d’emprunt à 10 ans mis à rude épreuve par les interminables négociations autour de sa dette.

La détente a été beaucoup moins prononcée pour les taux d’emprunts à 10 ans des autres pays de la zone euro. Celui de l’Espagne a terminé à 2,108% contre 2,129% vendredi, celui de l’Italie à 2,112% contre 2,134%.

Celui de l’Allemagne a clôturé à 0,855% contre 0,898% et celui de la France à 1,256% contre 1,283%. Là aussi les investisseurs étaient conscients des écueils encore à franchir.

Car si les Européens ont réussi à s’entendre pour tenter de renflouer la Grèce et la garder dans l’euro, les sacrifices imposés sont énormes et le gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras aura fort à faire pour amadouer son opinion publique, à laquelle il avait promis de rompre avec l’austérité et les diktats des bailleurs de fonds.

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