Le pétrole plonge entraîné par les signes d’une offre élevée

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Les cours du pétrole ont baissé mercredi après plusieurs signes d’une offre toujours élevée dans le monde, parmi lesquels une hausse des stocks américains de brut ainsi qu’une accélération à un niveau sans précédent de la production saoudienne.

Le cours du baril américain de référence (WTI) a perdu 1,06 dollar à 41,71 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

“Le marché a souffert assez nettement après la publication de chiffres du département de l’Energie (DoE)”, a souligné Bob Yawger, de Mizuho Securities.

Comme la semaine précédente, le DoE a fait état, dans ses chiffres hebdomadaires sur l’offre américaine, d’une hausse inattendue des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis, alors que le marché est repris depuis le début de l’été par la crainte que la surabondance mondiale perdure longtemps.

Avec une progression de plus d’un million de barils, “c’était une hausse conséquente, (…) ce qui a mis sous pression les cours du pétrole”, a souligné M. Yawger, remarquant plus particulièrement que le terminal de Cushing (Oklahoma), référence des cours du WTI, avait vu ses réserves nettement augmenter.

Pour autant, d’autres détails étaient a priori plus encourageants et les cours ont d’ailleurs beaucoup hésité dans les minutes suivant la publication des chiffres.

Certes, “le fait que les stocks de brut montent pour la troisième semaine de suite, (…) c’est mauvais pour le marché mais les baisses des réserves de produits pétroliers sont encourageantes”, a remarqué dans une note Tim Evans de Citi.

C’est surtout une chute de près de trois millions de barils des stocks d’essence qui semblait une bonne nouvelle pour les investisseurs, très inquiets ces derniers temps de leur niveau élevé, même si les cours de ce produit n’en ont apparemment pas profité.

En plus de l’influence négative des chiffres du DoE, “la seconde raison (à la timidité du marché), c’est que l’Arabie saoudite a annoncé avoir produit une quantité sans précédent de pétrole en juillet”, a enchaîné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Cette hausse, à 10,67 millions de barils par jour, était l’élément saillant du rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont Ryad est le membre dominant.

L’AIE abaisse sa prévision de croissance de la demande mondiale

Par ailleurs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a abaissé ce jeudi sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2017, en raison de perspectives macroéconomiques plus sombres dans la foulée du Brexit.

La consommation mondiale d’or noir devrait croître de 1,2 million de barils par jour (mbj) à 97,5 mbj l’an prochain, contre une précédente estimation de 1,3 mbj, a détaillé l’AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole.

Pour 2016, elle continue à tabler sur une hausse de 1,4 mbj pour atteindre 96,3 mbj.

“Bien que supérieure à la tendance, la prévision pour 2017 est inférieure de 0,1 mbj par rapport à nos anticipations précédentes en raison de perspectives macroéconomiques plus faibles”, a-t-elle expliqué.

En juillet, le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 et 2017, en avertissant que des incertitudes prolongées sur la sortie programmée du Royaume-Uni de l’UE pourraient entraîner un ralentissement plus drastique encore.

L’AIE note aussi que “le soutien sous-jacent apporté par des prix du pétrole bas diminue” l’an prochain, alors que les cours ont rebondi depuis le plancher atteint en janvier, même s’ils restent contenus par des signes d’une offre élevée.

La production a en effet augmenté de 0,8 mbj en juillet, par rapport au mois précédent.

Mais sur un an, elle a décliné de 215.000 bj, la forte hausse au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n’ayant pas permis de compenser le déclin observé dans les pays n’appartenant pas au cartel.

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