Le pétrole coule, sans parvenir à trouver le fond

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Les cours du pétrole ont continué à baisser jeudi, restant au plus bas depuis trois mois face aux inquiétudes persistantes devant le niveau élevé de l’offre mondiale, même si certains observateurs espéraient une stabilisation prochaine.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en septembre a perdu 78 cents à 41,14 dollars sur le New York Mercantile Exchange, enregistrant sa sixième séance consécutive de baisse et terminant au plus bas depuis avril.

“On dirait que s’évaporent les attentes d’un rééquilibrage de l’offre et de la demande”, a reconnu Gene McGillian, de Tradition Energy. “L’attention des investisseurs se concentre sur les réserves élevées de pétrole comme de carburant à travers le monde”.

C’est notamment aux Etats-Unis que la situation préoccupe les marchés car les réserves d’essence ne cessent d’y augmenter depuis plusieurs semaines, alors qu’elles baissent normalement en période estivale, et les stocks de brut y ont rebondi par surprise, selon des chiffres publiés mercredi par le département de l’Energie (DoE).

Dans ce contexte, les investisseurs “se préparent déjà à une baisse de la demande à la fin de l’été”, a rapporté M. McGillian.

Le repli engagé en juillet par les cours, qui avaient auparavant réussi à quasiment doubler de valeur pendant le printemps face à divers problèmes de production dans le monde, dure désormais depuis assez longtemps pour témoigner d’un véritable accès de pessimisme, qui, selon certains, porte en lui un aspect “autoréalisateur”.

“On va commencer à trouver un plancher”

“Le sentiment pessimiste est alimenté par l’idée que les cours auront bientôt perdu plus de 20% par rapport à leurs pics de juin”, a ainsi écrit Tim Evans, de Citi.

Malgré ces éléments décourageants, les cours restent pour l’heure bien au-dessus de leur niveau de février, quant ils avaient chuté au plus bas depuis 2003 à guère plus de 25 dollars le baril à New York.

“Cette correction se rapproche de niveaux où l’on va commencer à trouver un plancher”, a assuré M. McGillian. “On a peut-être vu disparaître certains facteurs qui avaient conduit les cours à plus de 50 dollars, mais les principaux sont toujours là”.

“La production américaine reste inférieure d’un million de barils par jour à son pic d’il y a un an”, a-t-il précisé. “Et, même si la demande mondiale de pétrole reste un peu incertaine, on s’attend plutôt à ce que la croissance économique se maintienne. Je pense que cela soutiendra le marché lors des prochaines semaines”.

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