Le Nasdaq atteint un record absolu

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En finissant jeudi au niveau historique de 5.056,06 points, le Nasdaq a dépassé son record atteint il y a quinze ans grâce à la bulle technologique, mais ses bases semblent aujourd’hui bien plus solides, estiment les analystes.

L’indice à dominante technologique a simplement grignoté 0,41% en séance, soit 20,89 points, pour dépasser son précédent record de clôture, qui datait du 10 mars 2000 (5.048,62 points). “Nous avons enfin vaincu un seuil de résistance”, a commenté Peter Cardillo, chez Rockwell Global Capital.

En 2000, ce record avait marqué l’apogée d’une bulle du secteur technologique. Les cours, du fait de la volonté des investisseurs d’y consacrer de l’argent, avaient atteint un niveau trop élevé par rapport à la capacité des entreprises à générer de la valeur. Face à cette situation déséquilibrée, la bulle avait fini par exploser et l’indice avait fondu de moitié durant les mois suivants, pour finir l’année 2000 sous les 2.500 points et même reculer jusqu’à 1.114,11 points en octobre 2002.

Entretemps, plusieurs emblèmes de cette flambée avaient fait faillite, dont le site Pets.com, spécialiste des produits pour animaux domestiques, ou le revendeur de jouets eToys.com.

Signe que les marchés gardent à l’esprit les excès de cette période, Bob Greifeld, le directeur général de la plate-forme boursière du Nasdaq, avait relativisé la situation actuelle début mars, à l’occasion de la première clôture au-dessus des 5.000 points en quinze ans.

“La +nouvelle économie+ dont on parlait voici quinze ans est vraiment devenue notre économie”, déclarait-il à la chaîne d’information financière CNBC. Symbole le plus frappant de cette évolution: le groupe informatique Apple. Il représente à lui seul un dixième du Nasdaq et a fait son entrée en mars dans l’indice vedette Dow Jones, peu après avoir fait état d’un bénéfice trimestriel sans précédent pour une entreprise cotée à 18 milliards de dollars.

“Les différences sont nombreuses par rapport à 2000”, a insisté Michael Stiller, spécialiste du Nasdaq. “La révolution des smartphones est passée par là dans la téléphonie, l’accès à internet est devenu plus important en Chine et en Afrique. Ce n’est tout simplement plus le même tableau”.

Plusieurs analystes s’accordent à reconnaître que le purgatoire de quinze ans du Nasdaq lui a permis de se normaliser, jusqu’à représenter aujourd’hui un territoire d’investissements aussi stable que le Dow Jones, qui ne compte que 30 valeurs, ou le S&P 500, plus large et jugé très représentatif de l’ensemble du marché.

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