La Fed garde le cap malgré la houle sur le commerce mondial

Le président de la banque centrale américaine Jerome Powell © AFP

Le président de la banque centrale américaine Jerome Powell a affirmé mardi devant le Congrès que la Fed avait l’intention de maintenir le cap de sa politique monétaire, en relevant graduellement les taux d’intérêt, en dépit des incertitudes liées aux bras de fer commerciaux.

Jugeant que les risques pour l’économie américaine sont actuellement “à l’équilibre” et se félicitant d’une croissance “solide”, M. Powell a estimé devant une commission du Sénat que “la meilleure façon de continuer était de poursuivre la hausse graduelle des taux”.

Dans un discours qu’il devait prononcer lors d’un témoignage bi-annuel devant une commission du Sénat, le patron de la Fed a admis qu’il était “difficile de prévoir l’issue finale des discussions en cours sur la politique commerciale de même que l’impact économique des récentes modifications de la politique budgétaire”.

“Dans l’ensemble, le risque que l’économie s’affaiblisse soudainement est grosso modo à l’équilibre avec la possibilité que l’activité s’accélère rapidement”, a déclaré Jerome Powell.

L’administration Trump a résolument pris un virage protectionniste ces derniers mois vis-à-vis de nombreux partenaires commerciaux au point que le Fonds monétaire international (FMI) a averti lundi que la croissance économique de la planète pourrait en être compromise.

Sur le plan monétaire, la banque centrale américaine qui a déjà remonté deux fois son taux directeur cette année, dont la dernière lors de sa réunion de la mi-juin, prévoit de les relever encore deux fois d’ici décembre. Ce taux, qui influence le coût des prêts immobiliers et à la consommation notamment, évolue désormais dans une fourchette comprise entre 1,75% et 2%.

“Notre politique (monétaire) reflète la forte performance de l’économie et vise à aider à ce que cette tendance continue”, a déclaré Jerome Powell dans un discours plutôt bref devant les élus du Sénat qu’il devait renouveler devant une commission de la Chambre des représentants mercredi.

Après un premier trimestre où la croissance a été modeste à 2% en rythme annuel, “les dernières données sur la croissance au deuxième trimestre suggèrent que l’expansion a été bien plus forte”. La Fed d’Atlanta, dont le baromètre de croissance est souvent optimiste, prévoit un bond de l’activité à 4,5% en rythme annuel d’avril à juin.

La première estimation officielle du PIB sera annoncée par le département du Commerce le 27 juillet.

Le patron de Fed a salué la performance du marché de l’emploi, dont le taux de chômage à 4% “est proche de son plus bas niveau depuis deux décennies”.

Du côté de l’inflation, il s’est félicité des données “encourageantes” où la hausse des prix a enfin touché depuis deux mois la cible de 2% de la Fed après des années d’inflation très basse qui ont fait craindre un ralentissement économique.

L’indice des prix PCE, baromètre favori de la Fed, a atteint 2,3% en mai, un sommet en six ans. M. Powell a répété que la Fed tolèrerait une inflation “symétrique”, c’est-à-dire pouvant s’établir un peu au-dessus ou en dessous de 2%.

Il a indiqué que le Comité monétaire de la Fed prévoyait que “le marché de l’emploi allait rester fort et l’inflation allait se maintenir autour des 2% pour les années qui viennent”.

Tout en notant la vive augmentation récente des prix de l’énergie, le patron de la banque centrale n’a pas paru s’inquiéter de la hausse de ces coûts qui peut peser sur le budget des ménages.

Jerome Powell a reconnu par ailleurs que si les salaires “augmentaient un peu plus vite qu’il y a quelques années (…) ils ne progressent pas aussi rapidement qu’avant la crise”.

Il a par ailleurs salué le fait que le taux de chômage (4% en juin au niveau national) s’était fortement réduit ces dernières années pour les Noirs et les Hispaniques, tombant au plus bas depuis 1972.

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