La City de Londres lance une consultation sur les traces de son héritage esclavagiste
Statues, plaques, noms de rues: la City de Londres, coeur notamment financier de la capitale britannique, a lancé mardi une vaste consultation au sujet des traces de son passé en lien avec l’esclavage et le racisme dans l’environnement urbain.
Pendant trois mois, le public est appelé à dire quelles sont les références aux “liens historiques à l’esclavage et au racisme dans toutes ses formes” dans la City de Londres qui posent problème à ses yeux et les actions qui doivent être prises pour y répondre.
Dans le sillage du mouvement Black lives matter après la mort de George Floyd, Américain noir tué par un policier blanc, contestations, questionnement et introspection ont essaimé au Royaume-Uni autour du passé colonial du pays et de sa représentation.
Plusieurs organisations britanniques de premier plan comme la Banque d’Angleterre où la Lloyds, qui assurait les navires esclavagistes, ont présenté leurs excuses et de grandes banques britanniques se sont engagées à faire davantage pour promouvoir la diversité.
“Comme beaucoup de lieux dans le pays, la City de Londres a nombre de statues et autres marqueurs qui présentent des liens avec le commerce des esclaves et le racisme historique”, a souligné dans un communiqué Caroline Addy, co-directrice de la mission de lutte contre le racisme de la City.
“Il est important que nous reconnaissions et que nous traitions cet héritage avec ouverture et honnêteté, et que nous réfléchissions avec attention à ce qui doit être fait”, a-t-elle ajouté.
La consultation, en ligne ou par courrier papier, vise à recueillir l’avis du public (habitants, travailleurs, étudiants, visiteurs), mais aussi des entreprises et institutions culturelles, ou organismes politiques de la capitale et du pays.
Ces contributions seront rassemblées avant que la mission de lutte contre le racisme ne formule des recommandations avant les décisions finales.
Parmi les signes du passé colonial dans la City se trouve la statue de William Beckford, député et maire de Londres au XVIIIe siècle, qui était propriétaire de milliers d’esclaves exploités dans ses plantations en Jamaïque. Une pétition a été lancée en juin sur le site du Parlement pour demander le déboulonnage de la statue qui se trouve au Guildhall, siège de la City, mais a été rejetée car la question relève de l’administration locale et non du gouvernement ou du Parlement.
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