Dexia poursuit la liquidation de ses actifs à un rythme accéléré

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La banque résiduelle Dexia, en procédure de résolution ordonnée depuis fin 2011, poursuit la liquidation de ses actifs à un bon rythme, a annoncé mercredi son CEO Wouter Devriendt. Une bonne partie des milliards d’euros de prêts et d’obligations vendue l’année passée l’a été à la Banque centrale européenne (BCE), a-t-il été précisé en marge de l’assemblée annuelle des actionnaires.

Le portefeuille d’actifs de Dexia a fondu de 15% l’année dernière, soit quelque 31,8 milliards d’euros. Au 31 décembre 2017, le groupe détenu à 99,6% par les Etats belge et français disposait encore d’un bilan d’une valeur de 181 milliards d’euros. Alors qu’il y a deux ans, la direction optait encore pour la conservation des actifs jusqu’à leur échéance, le groupe procède actuellement de manière proactive en vendant ceux-ci.

Cette politique peut également générer des pertes, concède M. Devriendt. Dexia dispose actuellement d’un capital tampon de quelque 2,8 milliards d’euros, à la suite de la modification des normes comptables IFRS9. “Nous faisons partie des quelques banques qui ont bénéficié de ce changement. Cela nous donne une marge de manoeuvre supplémentaire”, explique le CEO. En plus de la liquidation du portefeuille, une autre priorité de Dexia est de réduire les risques opérationnels. La “bad bank” perd en effet environ un million d’euros par jour selon son administrateur délégué et tente de réaliser des économies partout où cela s’avère possible.

Depuis le 1er mai, la banque a ainsi externalisé son infrastructure IT à Paris, chez l’entreprise Cognizant, vers laquelle 150 collaborateurs ont été transférés. Il s’agit d’un pas important pour M. Devriendt. “L’état de notre infrastructure était dramatique. Pourtant, c’est quelque chose d’essentiel pour une banque, cela nous rendait très vulnérable.” Plus tôt cette année, le groupe s’est séparé des 58,89% de capital qu’il possédait dans Dexia Israël. Il entend procéder de la même manière avec sa filiale Dexia Kommunalbank en Allemagne, qui détient 20 à 25 milliards d’actifs.

Wouter Devriendt espère pouvoir concentrer tous les actifs du groupe en Belgique, en France et en Irlande endéans trois à quatre ans. Cette année, la filiale portugaise de Dexia fermera ses portes, avant son homologue espagnole l’année prochaine. L’entreprise cherche encore une solution pour New York, où quelque 110 personnes sont employées. Dexia se targue d’avoir amélioré sa liquidité et sa solvabilité ces dernières années, mais son patron avoue que la banque résiduelle, qui jouit des garanties des Etats belge et français, reste fragile. Dexia dispose ainsi de huit milliards d’euros de bons d’Etat italiens et demeure sensible aux aléas de la politique transalpine.

“Espérons que la crise italienne demeure un problème italien”, déclare-t-il. Dexia fait actuellement appel à 64,8 milliards d’euros de garanties d’Etat, dont 33,3 milliards d’euros des autorités belges. Ce montant baisse de manière constante: en 2015, il s’établissait à 82 milliards d’euros. La banque a cependant déjà déboursé 2,6 milliards d’euros au total d’indemnités pour cette garantie, dont 1,5 milliard à l’Etat belge. Dexia a également payé 80 millions d’euros de taxes bancaires européennes en 2017.

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