Dexia pourrait perdre sa licence bancaire dès 2021…

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Quid après cette date ? La Belgique voudrait accélérer le démantèlement. Mais la France n’est pas pressée.

Tiens, voilà Dexia qui repointe le bout de son nez ! Selon nos confrères du Tijd, une certaine tension réapparaît entre la France et la Belgique sur ce dossier.

La banque franco-belge en cours de démantèlement n’avait pourtant plus trop attiré l’attention depuis sa recapitalisation par les Etats belge et français en 2012. Depuis cette date, Dexia est une banque en léthargie, dont on attend l’extinction lente au fur et à mesure que les obligations qu’elle détient ou que les crédits qu’elle a octroyés arrivent à maturité. Ce portefeuille d’actifs se dégonfle peu à peu. Le bilan est ainsi passé sous les 200 milliards d’euros en juin dernier.

Dexia doit cependant continuer à financer ces actifs. La banque n’étant plus opérationnelle, elle n’a pas de dépôts et ne peut pas prétendre non plus aux grandes opérations de financement de la Banque centrale européenne (BCE). Celle-ci a d’ailleurs fait savoir qu’en 2021, elle fermerait pratiquement tous les robinets aux banques qui, comme Dexia, sont en liquidation. En soi, ce n’est pas trop grave car aujourd’hui, Dexia ne tire plus qu’un milliard auprès de la banque centrale.

2021, année charnière

Plus embêtant cependant est le fait qu’au cours de cette même année 2021, se termine la faculté pour les Etats belge, français et luxembourgeois d’émettre de nouvelles garanties pour aider Dexia à trouver du financement sur le marché. En clair, la dette garantie s’éteindra progressivement à partir de cette date, jusqu’en 2031. Or, Dexia se finance aujourd’hui à hauteur de 70 milliards d’euros par ce biais. Sans garantie d’Etat, la banque pourrait éprouver des difficultés à conserver sa licence bancaire et… à survivre. Certes, il est toujours possible de demander de prolonger ces garanties d’Etat, mais cela devra être notifié à l’Europe qui regardera cela comme de nouvelles aides d’Etat, dit-on à la Commission.

On discute donc ferme entre Paris et Bruxelles. Et visiblement, il y a des désaccords même si on veut rester discret au cabinet du ministre des Finances sur ce dossier ” délicat “. La France reste en faveur d’une lente extinction du bilan et ne croit pas à une perte de licence bancaire après 2021. Mais la Belgique ne serait pas de cet avis et désirerait accélérer le démantèlement. Car si la BCE, le gendarme des banques, retirait sa licence, la dette du groupe devrait être intégrée dans les comptes publics. Une dette qui s’élève à environ 190 milliards aujourd’hui, dont 60 % serait à charge belge. Notre endettement pourrait donc dépasser à nouveau les 120 % du PIB !

Il reste donc quelques années à Paris et Bruxelles pour se mettre d’accord. Toujours aussi simple, le dossier Dexia !

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