Dexia : Dehaene et Mariani n’ont ” rien à cacher “

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Le président du groupe Dexia Jean-Luc Dehaene et le CEO Pierre Mariani ont assuré lundi devant les députés de la commission spéciale Dexia n’avoir “rien à cacher” et assumer pleinement la responsabilité de l’exécution du plan de restructuration du groupe depuis leur entrée en fonction à l’automne 2008, sans toutefois prétendre n’avoir commis aucune erreur.

Prenant la parole en premier, M. Dehaene a répété ce qu’il avait déjà détaillé il y a un mois devant la presse, au matin de l’accord de démantèlement du groupe: “nous avons été appelés à rectifier une situation très difficile ; la crise de l’euro ne nous a pas permis de mener cette restructuration à bonne fin”.

Il a répété avoir été appelé à ce poste par le gouvernement belge au plus fort de la crise financière de 2008, dans l’urgence et sans avoir eu l’occasion d’analyser la situation de la banque. Après l’augmentation de capital de 6 milliards d’euros, il est apparu que le problème de Dexia n’était pas tant lié à sa solvabilité qu’à un manque de liquidités, a-t-il réaffirmée.

Ce manque de liquidités résultait de “l’ambition mégalomane” de dirigeants qui, avant 2008, ont voulu devenir les leaders du service financier aux pouvoirs publics. La politique de produits financiers à très court terme était “très lucrative mais risquée”. La structure du groupe était “balkanisée” et Dexia travaillait à l’époque avec pas moins de 14 salles de marché réalisant du trading.

“Nous ne sommes pas responsables de la catastrophe” qu’a constituée la crise de la dette souveraine dans la zone euro, a martelé l’ancien premier ministre belge. “On critique les pompiers pour leur intervention, mais il faudra que vous investiguiez avant 2008”, a-t-il lancé aux députés.

La vente de la filiale américaine FSA contaminée par la crise des subprimes, le recentrage sur les activités bancaires classiques, ont été les lignes de force de l’action des deux hommes à la tête du groupe, a rappelé M. Dehaene, chiffres à l’appui.

La Commission européenne elle-même a approuvé le plan de restructuration. Et lorsque l’exécutif européen a proposé une reprise de Dexia par un tiers, c’est le gouvernement belge qui s’est opposé à voir une nouvelle banque passer sous contrôle financier étranger, selon lui.

“Des erreurs ont-elles été commises entre 2008 et aujourd’hui ? Aurions-nous pu agir plus vite ?”, s’est-il interrogé, offrant aux députés de répondre à ces questions. “Il ne faut pas jouer aux prophètes du passé” en prétendant que la crise de la dette souveraine était prévisible. “Les obligations étaient considérées comme sûres”.

Jean-Luc Dehaene a confessé une erreur lors de la fixation des rémunérations de 2010. Même si elles étaient réglementaires, au même niveau qu’en 2009 et en baisse par rapport à la période précédant 2008, “je me suis trop basé sur une vision interne sans tenir compte du contexte social”, a-t-il dit. Pour 2011, le groupe a supprimé les rémunérations variables.

Trends.be avec Belga

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