Des meubles volés dans des banques bruxelloises pour dénoncer l’évasion fiscale

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Une quarantaine d’activistes, membres du collectif ponctuel “Qui vole qui?”, ont dérobé mardi matin plusieurs chaises dans trois agences des banques ING, BNP Paribas Fortis et Belfius, situées place Flagey, à Ixelles, pour dénoncer symboliquement le rôle-clef joué, selon eux, par ces banques dans l’évasion fiscale, a-t-on appris auprès du collectif.

Cette action, qui n’a duré que quelques minutes, a été menée en réponse à un appel lancé par le mouvement altermondialiste Attac. “Pour répondre à la menace grave et imminente que représente l’évasion fiscale”, Attac a appelé il y a quelques semaines à la réquisition citoyenne de 196 chaises, d’ici la Conférence de l’ONU sur le Climat (COP 21), dans les agences des banques les plus implantées dans les paradis fiscaux. Ces 196 chaises sont censées symboliser les 196 pays membres des Nations unies “incapables de trouver 100 milliards de dollars par an pour alimenter le Fonds vert pour le climat”, selon l’ONG.

Le collectif “Qui vole qui?” a ainsi subtilisé mardi “quatre, cinq chaises” par agence bancaire, dont trois seront envoyées à Paris à l’occasion de la COP 21, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre dans la capitale française, a expliqué à l’agence Belga un participant à l’action.

Sur le fond, le collectif ponctuel, qui regroupe notamment des membres de diverses ONG, entend dénoncer “le rôle-clef” joué, selon lui, par les banques dans l’évasion fiscale. “Rien qu’en Europe, les pertes liées à la fraude et à l’évasion fiscales s’élèvent à plus de 1.000 milliards d’euros chaque année, selon la Commission Européenne. En 2011, les groupes bancaires actifs en Belgique détenaient pas moins de 1.639 filiales dans des paradis fiscaux exotiques ou européens”, dénonce le collectif qui reproche également aux banques de “soutenir massivement” les énergies fossiles.

Une précédente action avait déjà été menée en février dernier par ce même collectif. Une trentaine d’activistes avaient alors pénétré dans une agence bruxelloise de BNP Paribas Fortis, pour y dérober plusieurs meubles. Le geste avait alors été qualifié de “première saisie pour commencer à récupérer les milliards d’euros que la banque place dans les paradis fiscaux”.

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