Comptes d’épargne: encore deux années à taux zéro

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Mauvaise nouvelle pour les épargnants. L’ère des taux bas et du compte d’épargne qui ne rapporte rien n’a visiblement pas encore dit son dernier mot.

C’est en tout cas ce que prévoit Alain Durré, le chef économiste de Goldman Sachs, à Paris. Selon lui, le taux de la BCE sur sa facilité de dépôt (aujourd’hui fixé à – 0,40%) ne devrait pas revenir en territoire positif avant la fin juin 2020. Une prévision que partage Eric Dor, professeur à l’IESEG de Lille, pour qui il s’agit ” à six mois près, d’un horizon de temps probable “. En clair, cela veut dire que nous devrions connaître encore deux ans de taux bas au minimum et que la rémunération du livret d’épargne ne devrait pas s’améliorer par rapport au très maigre 0,11 % actuel, le minimum légal (taux de base de 0,01 % + prime de fidélité de 0,10%).

Si nos deux économistes voient juste, cela veut dire aussi que les épargnants auront connu au total six années de taux zéro depuis le passage en territoire négatif du taux de la BCE sur sa facilité de dépôt en juin 2014. Six années durant lesquelles l’épargnant belge aura perdu beaucoup d’argent. Selon les calculs d’Eric Dor, le manque à gagner pour les épargnants à cause de la baisse des taux d’intérêt se monte en effet à 40 milliards d’euros sur la période 2009-2017. Autrement dit, ces mêmes épargnants belges auraient perçu 40 milliards de revenus d’intérêt en plus si les taux étaient restés à leur niveau de 2008. A supposer par ailleurs que, comme le prévoit l’expert de Goldman Sachs, la rémunération de l’épargne ne s’améliore pas d’ici la fin 2019, cette perte de revenus pour les épargnants devrait alors se monter, selon les calculs d’Eric Dor, à… 57 milliards d’euros !

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