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‘Ces robots tout aussi redoutables qu’Uber’

Il n’y a pas que les chauffeurs de taxi qui risquent de perdre leur job à cause d’une plateforme technologique comme Uber.

Les conseillers patrimoniaux doivent également faire face à leur Uber. Et dans le cas de ces spécialistes de la Bourse, ce sont des robots-conseillers qui veulent prendre leur place. Ceux-ci ont fait une entrée fracassante aux États-Unis et ils sont en train de percer tout doucement, mais sûrement, en Europe.

De quoi s’agit-il ? Jusqu’à présent, si vous vouliez des conseils ou des avis d’experts en matière boursière, vous deviez passer par le gestionnaire de patrimoine d’une banque spécialisée ou du département private banking d’une grande banque. Et bien souvent, pour bénéficier de ces conseils sur mesure, il faut montrer patte blanche. Autrement dit, avoir un certain montant d’épargne sur son compte, sans quoi vous aviez juste droit à acheter des parts d’un fonds ou sicav. Aujourd’hui, des sociétés spécialisées proposent aux épargnants de gérer leur patrimoine aussi bien – pour ne pas dire mieux – que des gérants privés, et cela pour quelques dollars ou euros par mois !

En réalité, ces sociétés disposent de sites qui proposent aux clients éventuels de remplir un profil détaillé, avec des questions comme: quelle est leur réticence au risque ? Quelle est la durée de leur investissement ? Quel est leur objectif final ? Épargner pour sa pension ou pour autre chose ? Bref, en fonction de ces questions, et bien d’autres encore comme l’âge du client, ces algorithmes calculent et déterminent avec une très grande précision le pourcentage d’actions, d’obligations, de cash et que sais-je encore que doit contenir votre patrimoine. Ces logiciels sophistiqués vont encore plus loin. Ils permettent aux clients intéressés de calculer l’impact d’une chute de leur portefeuille en cas de coup dur. Bref, ces robots-conseillers vont surtout faire un malheur avec la jeune génération, la génération digitale, celle qui est prête “à payer pour ne jamais parler à un banquier ou à un conseiller financier”.

Des robots- financiers se sont montrés aussi humains que les humains !

De plus, ces robots-conseillers ne sont pas manchots en terme de communication non plus. Le test a été passé en grandeur nature l’été dernier, souvenez-vous, il y a eu le krach boursier chinois. À ce moment-là, tant les robots financiers que les conseillers en chair et en os ont envoyé un e-mail à leurs clients pour les rassurer et leur recommander de ne pas paniquer ! Bref, les machines se sont montrées aussi humaines que les humains !

En fait, ces robots sont potentiellement dangereux pour les banques, car ils risquent de leur piquer une partie de leur boulot, comme Uber avec les taxis. La clientèle haut de gamme n’est pas encore concernée. En revanche, la clientèle moins fortunée, et qui n’est pas encore prise en charge par les banques privées, risque d’être séduite par ces nouvelles sociétés. L’Uberisation de la banque privée a donc commencé et certaines banques, pour s’en prévenir, utilisent depuis peu elles-mêmes ces robots !

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