Berlin pas “prêt” à vendre ses parts chez Commerzbank

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L’État allemand, au coeur des spéculations sur la cession de sa part dans Commerzbank, estime ne pas avoir intérêt à la vendre dans l’immédiat, rapporte jeudi le journal allemand Die Welt.

“Nous ne sommes certainement pas prêts à vendre, la perte serait trop élevée”, a déclaré sous couvert d’anonymat un responsable du gouvernement allemand au quotidien.

Selon les médias allemands, le ministère des Finances voudrait empocher 3,5 milliards d’euros pour la cession de sa participation de 15,6% au capital de Commerzbank. Ce ministère avait fait savoir à la mi-septembre qu’il ne resterait “pas indéfiniment actionnaire” de la banque.

Le prix qu’il vise supposerait de ramener le titre de Commerzbank autour de 18 euros, un bond d’environ 55% par rapport au cours actuel. Ce jeudi midi, l’action cédait 0,47%, à 11,65 euros, à la Bourse de Francfort.

Parmi les éventuels acheteurs évoqués par la presse allemande figurent le groupe italien Unicredit, ainsi que les français BNP Paribas et Crédit agricole.

Unicredit avait réaffirmé en septembre être pour l’heure engagé dans un vaste plan de transformation excluant toute acquisition jusqu’en 2019.

Côté BNP, le patron Jean Lemierre a pronostiqué vendredi dernier une consolidation bancaire “au niveau national” avant d’être transfrontalière, sans plus de commentaires.

Seul le directeur général de Crédit agricole, Philippe Brassac, a manifesté un intérêt plus direct en déclarant lundi au quotidien Handelsblatt qu’il “analyse(rait)” le dossier Commerzbank en cas de cession de la part de l’État.

Par ailleurs, selon Die Welt, il n’est “pas exclu” que Berlin favorise un scénario déjà évoqué l’année dernière: la fusion de la première banque du pays, Deutsche Bank, avec sa dauphine Commerzbank, puis le retrait dans un second temps du gouvernement de sa participation.

Moyennant plus de 5 milliards d’euros, Berlin était entré en 2009 au capital de la banque au logo jaune, prise dans la tourmente de la crise financière, pour la sauver de la faillite.

Le paquet de titres encore en sa possession est estimé au cours actuel à environ 2,2 milliards d’euros. Berlin a affiché sa détermination à obtenir un “bon résultat pour le contribuable allemand” à travers une cession de sa participation.

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