Belfius ne voit pas l’avenir en rose

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Une entrée en matière fracassante pour le nouveau gouvernement avec l’annonce d’une possible privatisation dans un avenir proche, de nouvelles suppressions d’emplois, non décidément l’avenir ne semble pas sourire à Belfius.

“Le gouvernement veillera à valoriser les participations dans le secteur financier au moment opportun et de manière judicieuse”, envisage l’accord du gouvernement fédéral. Il n’aura toutefois pas fallu attendre bien longtemps pour briser le tabou et en savoir davantage sur les intentions de la nouvelle coalition à propos de Belfius, propriété à 100 % de l’Etat belge. En effet, les activités bancaires belges de l’ex-Dexia avaient été acquises par l’État belge lors de la chute de l’institution bancaire en 2011.

L’encre de l’accord à peine sèche, le tout nouveau ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) a en effet affirmé vouloir privatiser à terme l’institution, car “une privatisation pourrait constituer une bonne affaire”. Pour autant que la vente se fasse dans des conditions de marché favorables… Pas question donc pour lui de faire de Belfius une vraie banque publique comme l’était en son temps le Crédit Communal : l’Etat ne doit pas jouer au banquier.

Une annonce qui n’est pas passée inaperçue ni restée sans réaction. Georges Gilkinet, député Ecolo-Groen, est rapidement monté au créneau. “La nouvelle majorité veut donner tous les pouvoirs au marché et accepte, pour des raisons idéologiques, de se priver des moyens utiles pour le changer et éviter de nouvelles catastrophes”, estimait-il. La détention de Belfius à 100% par l’État belge constitue à ses yeux “une opportunité extraordinaire à saisir pour montrer qu’une grande banque peut développer des pratiques différentes et influencer le marché bancaire de l’intérieur”. Georges Gilkinet évoque également des pratiques salariales plus raisonnables, la défense de l’emploi dans les banques ou encore une relation privilégiée à développer avec les secteurs publics et associatifs.

500 suppressions de postes supplémentaires

Le “plan 2016” avait été annoncé en novembre 2012 et prévoyait une réduction de ses effectifs de 920 équivalents temps plein (ETP), soit à l’époque 1 emploi sur 10 dans cette structure qui comptait environ 6000 employés. A l’époque, Belfius avait essayé d’adoucir quelque peu cette nouvelle en prévoyant de recruter quelque 250 jeunes collaborateurs, “ce qui revient à une diminution nette de 670 équivalents temps plein”.

But de l’opération : une réduction structurelle de ses coûts à hauteur de 210 millions d’euros minimum au cours des quatre prochaines années.

Une réduction insuffisante car la direction de Belfius table maintenant sur 500 suppressions de postes supplémentaires en plus de son objectif, annoncé en novembre 2012. Selon une communication interne de la banque que relayent L’Echo et De Tijd mardi, la direction chiffre les besoins en personnel en 2016 à 4.300 ETP, contre un objectif d’un peu moins de 4.800 comme annoncé jusqu’ici.

La banque ne prévoit pas de nouveau plan social pour autant. Le succès du programme 58 +, incitant les aînés à quitter la banque avant l’âge de la retraite, est tel que l’objectif d’emploi à la fin 2016 sera atteint fin 2014. Belfius va donc laisser filer les départs anticipés sans les remplacer, afin de réduire ses coûts.

Au total, en quatre ans, l’emploi chez Belfius Banque n’aura pas diminué de 10%, mais bien de 20%.

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