Apple : 25 ans de tops – et de flops – en images
TOP. Commercialisé de 1977 à 1993, l’Apple II ne fut pas le premier ordinateur personnel au monde mais le premier à avoir été produit en masse. Sa longévité atteste de sa popularité aussi bien dans le système éducatif américain, où il a été longtemps la référence, que dans les entreprises et dans les foyers. Sa facilité d’utilisation, ses logiciels – tel le tableur Visi-Cal, premier du genre – son évolutivité et un prix accessible furent les clés d’un succès concrétisé par la vente de 6,5 millions d’exemplaires.
FLOP. Lancé en 1983, Lisa fut le premier ordinateur d’Apple utilisant une interface graphique et une souris. De plus, son système d’exploitation était multitâche et gérait la mémoire virtuelle, des caractéristiques là encore très avancées pour l’époque. Mais son prix de 10.000 dollars était totalement dissuasif (plus de 21.000 dollars actuels). De même que le manque de logiciels. D’où un échec commercial retentissant. Quelque 2.700 machines invendues furent enterrées dans un champ de l’Utah en 1989.
TOP. Apparu en 1984, le Macintosh 128 est l’ordinateur personnel qui a consacré le succès de l’interface graphique et de la souris dans le grand public. Son prix n’était pourtant pas anodin : 2.500 dollars, soit près de 5.000 dollars d’aujourd’hui. Parties très fort, les ventes devaient d’ailleurs fortement ralentir par la suite. Mais un style et un esprit Mac sont bel et bien nés à ce moment. L’occasion pour Apple de frapper également les esprits sur le plan marketing, avec la célèbre pub télé tournée par Ridley Scott pour 1,5 million de dollars.
FLOP. Pippin, la première tentative d’Apple pour percer sur le marché du jeu vidéo, est l’exemple même du mauvais produit au mauvais moment. Simple plateforme technologique, elle a débouché en 1996 sur une console fabriquée par le japonais Bandaï. Elle utilisait un processeur PowerPC, un modem 14,4 kbps et une version allégée de Mac OS 7. Mais le faible nombre de jeux, son prix et un marketing déficient l’ont immédiatement condamnée dans un marché où dominaient déjà la Nintendo 64, la Saturn de Sega et la PlayStation de Sony. A peine 42.000 machines vendues.
FLOP. C’est un flop d’école. Un produit innovant mais sorti trop tôt. Si Apple n’a pas fabriqué le premier assistant numérique, il a forgé le terme de Personal Digital Assistant et a fixé, dès 1993, les grands principes de la catégorie. Disposant d’un système d’exploitation maison, le Newton offrait un écran tactile piloté avec un stylet, des fonctions d’agenda et des capacités de communication (fax et e-mail). Mais son prix – 1.000 dollars pour le premier modèle – et les failles de son système de reconnaissance d’écriture, objet de moqueries, ont amené Steve Jobs à signer son arrêt de mort en 1998. Mais on peut y voir l’ancêtre de l’iPad.
TOP. En difficulté depuis le début des années 1990, Apple se relance en 1998 avec le premier iMac. Son coup de génie ? Le design, dû à Jonathan Ive, en rupture totale avec celui des PC. Avec cette coque colorée et translucide, l’informatique devient un produit fun. Au niveau fonctionnel, c’est également le retour de l’ordinateur tout-en-un chez Apple, et des choix radicaux, comme l’abandon du lecteur de disquette et le recours à des technologies du monde Wintel… Quelque 800.000 unités seront vendues en 1998, permettant à Apple d’engranger son premier bénéfice annuel en cinq ans.
TOP. Après plusieurs échecs pour moderniser son système d’exploitation, Apple trouve la clé en rachetant NeXt, l’entreprise informatique créée par son cofondateur Steve Jobs. Le banni de 1985 apporte avec lui les briques d’Openstep qui sont à la base de Mac OS X, sorti en 2001. Apple se dote ainsi enfin d’un système d’exploitation multitâche fondé sur Unix, gage de stabilité. Il innove entre autres par le design de son interface Aqua et sa simplicité, et a connu pas moins de sept versions majeures en huit ans. Dans le même temps, Microsoft peinait à passer de Windows XP à Vista. Avec le passage aux processeurs Intel, Mac OS X est la base du renouveau des ordinateurs Apple.
TOP. Apple réalisé une diversification tonitruante sur le marché des baladeurs numériques avec l’iPod, qui révolutionne aussi bien la navigation que la gestion de la discothèque et le transfert des fichiers depuis l’ordinateur, grâce à l’intégration parfaite du logiciel iTunes. Le marketing d’Apple transforme l’essai en faisant de ce produit l’icône d’une génération. Le premier modèle, qui permettait de stocker 1.000 chansons, offrait une autonomie de 10 heures. Les nombreuses déclinaisons qui ont suivi, avec une taille mini, une mémoire flash, un écran couleur, tactile, une connexion Wi-Fi, ont porté le nombre d’iPod vendus dans le monde à 240 millions aujourd’hui.
TOP. Ouvert en 2003, l’iTunes Music Store a surfé sur le succès de l’iPod, dont il est le pourvoyeur payant attitré de musique, pour devenir la plateforme n° 1 de musique en ligne, avec près de 10 millions de titres à son catalogue. Apple s’est attaqué ensuite au marché de la vidéo en ligne, des jeux en ligne, des applications en ligne… en attendant les livres numériques.
FLOP. Lancé en 2007, l’Apple TV est un appareil qui permet de regarder sur son téléviseur des photos et vidéos stockées sur son ordinateur ou accessibles via le Web. Et ce, via une connexion sans fil Wi-Fi ou Ethernet. Il est également doté d’un disque dur. Pas forcément mal pensé, mais ni bon marché ni révolutionnaire, contrairement à la présentation faite par Steve Jobs. Il n’a pas de fonction de magnétoscope numérique, et l’on peut se demander à quoi il va servir avec l’arrivée des télévisions Internet. Son bilan ne tient en tout cas pas la comparaison avec l’iPhone et l’iPod. Apple se garde d’ailleurs bien de donner des chiffres, même s’il a signalé récemment un triplement des ventes.
TOP. L’entrée d’Apple sur le marché des smartphones en juin 2007 a paru encore plus osée que sa diversification dans la musique numérique. La firme à la pomme défiait en effet non seulement les géants des mobiles, comme Nokia, mais aussi les spécialistes des smartphones, comme RIM (et son BlackBerry) et Palm. Or, le premier iPhone avait des faiblesses. Une simple connectivité 2G, un appareil photo de seulement 2 mégapixels ou encore l’incapacité à effectuer des copier-coller. Sans parler du prix élevé. Mais il compensait, une fois de plus, par sa facilité d’utilisation et, arme secrète, par un écran tactile capacitif, de bien meilleure qualité que la concurrence. Les versions 3G ultérieures ont corrigé une partie des défauts et transformé l’essai.
TOP. Apple a dopé – une fois de plus – son chiffre d’affaires grâce à ses nouveaux produits. La preuve par l’iPad : au troisième trimestre de son exercice, la marque à la pomme a enregistré le meilleur trimestre de son histoire, fort de 28,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires, notamment grâce aux ventes d’iPad, qui avaient triplé, à 9,25 millions d’unités. Ici encore, Steve Jobs a donné le ton et dominé d’emblée le marché. Son dernier coup d’éclat.
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