Wall Street s’arme contre un krach
Les craintes montent parmi les investisseurs, qui achètent de plus en plus de produits dérivés pour se prémunir contre une chute importante des cours. Que se passe-t-il ?
6 021,63 points. Voilà le nouveau record du S&P 500, atteint ce mardi soir à la clôture. La bourse américaine a le vent en poupe depuis l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche (+4%) ; au détriment d’autres places boursières, comme en Europe (-3% pour l’Euro Stoxx 50). Et alors que le cours est en hausse, la volatilité, elle, est en baisse : l’indice de Cboe est à son plus bas depuis le scrutin.
Mais l’optimisme n’est pas de mise auprès de tous les investisseurs. La demande pour des options (un produit dérivé qui permet, en résumé, de faire un pari sur l’évolution d’un cours) couvrant des fluctuations extrêmes du marché augmente, rapporte Reuters. Les indices qui suivent ce phénomène, comme le Nations TailDex Index ou le Cboe Skew, sont en hausse. Le premier a doublé depuis le 5 novembre. Le second est à son plus haut en deux mois.
Ces options permettent ainsi de protéger les portefeuilles, via des effets de levier, si les cours venaient effectivement à chuter.
Risques
Cela montre que les investisseurs s’attendent de plus en plus à une chute des cours et se montrent plus prudents. Car les risques augmentent, à niveau macro-économique. Notamment à cause de Donald Trump, qui veut augmenter les taxes d’importation. Il a d’ailleurs fait des annonces en ce sens, ce lundi. Ces taxes pourraient rallumer la flamme de l’inflation et nuire au commerce mondial – ce qui aurait un impact en bourse. Lors du dernier mandat de Trump, le marché fluctuait d’ailleurs en fonction des mesures prises et des données du commerce mondial. Et cette fois, il y a le problème des taux d’intérêt (qui pourraient alors rester élevés pendant plus longtemps) en plus.
Ces craintes ne concernent pas encore le marché dans son ensemble, qui reste optimiste, commente l’experte en produits dérivés de RBC, Amy Wu Silverman, auprès de Reuters. Mais aux marges, ces paris sur de fortes fluctuations des cours deviennent plus importants.
Maxwell Grinacoff, son homologue chez UBS, estime que les annonces de Trump de ce lundi peuvent avoir de quoi inquiéter les investisseurs. “Cela donne aux gens une raison de recommencer à se couvrir. On a constaté un retour plus marqué de la couverture contre les risques de baisse”, explique-t-il. Cette demande pour plus de protection est “justifiée, à son avis”, met-il en garde. Reste à voir si ces risques se concrétisent, d’ici à l’entrée en fonction de Trump.
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