Outre la prime de risque extrêmement faible, tous les indicateurs de valorisation classiques confirment la surévaluation de l’indice américain, désormais (bien) au-dessus de la moyenne de la décennie écoulée.
La Bourse américaine est actuellement trop onéreuse. La prime de risque des actions est quasi nulle. Au cours des 70 dernières années, une telle situation ne s’est produite qu’en 1987 et pendant la bulle Internet (1996-2001) – avec ensuite une forte correction.
Suivez les cours du marché sur notre plateforme Trends Bourse Live & Abonnez-vous à notre newsletter Bourse
En 2023 et 2024, cette prime de risque était déjà historiquement faible, ce qui a entraîné deux corrections importantes : à l’automne de 2023 et au printemps de 2025, après le “jour de la Libération”. Celles-ci ont temporairement ramené la prime à un niveau plus acceptable.
Le rendement attendu des actions et des obligations est quasiment identique. Le risque plus élevé des actions n’est aujourd’hui pas compensé par un rendement supérieur.
La prime finira par se normaliser grâce à un rattrapage du marché obligataire, un recul des marchés boursiers ou une combinaison des deux.
La pression inflationniste exercée par la politique douanière de Donald Trump, les inquiétudes croissantes concernant la hausse rapide de la dette publique américaine et les tentatives du président américain pour limiter l’indépendance de la Réserve fédérale rendent toutefois peu probable un rebond du marché obligataire américain. Dès lors, le retour à une prime de risque “minimale” nécessiterait que le S&P 500 retombe à 5.930 points. Ce qui serait une chute de 8% par rapport au niveau actuel.
Lire aussi | Trump, la Fed et le prochain krach
Retour à la réalité : vers une chute de 15% ?
Outre la prime de risque extrêmement faible, tous les indicateurs de valorisation classiques confirment la surévaluation de l’indice américain, désormais (bien) au-dessus de la moyenne de la décennie écoulée. Le ratio cours/bénéfice attendu pour 2025 est de 24,6, contre 19,6 en moyenne pour les 10 dernières années, si bien que l’indice S&P 500 devrait actuellement s’établir à 5.260 points.
Concernant le rapport cours/chiffre d’affaires, l’indice devrait atteindre 5.045 points. Il devrait se situer à 5.110 points sur la base de la moyenne du ratio cours/cash-flow et même à 4.905 points selon le ratio cours/valeur comptable. Aucune moyenne ne se rapproche donc du niveau actuel de l’indice, qui se trouve autour de 6.450 points. Si l’on prend la moyenne de ces quatre niveaux d’indice extrapolés, on arrive à 5.080 points… et pour arriver à ce niveau, l’indice devrait chuter de plus de 21%.
En combinant la moyenne de la prime de risque minimale et des quatre indicateurs de valorisation, le niveau “normal” de l’indice phare américain se situerait à 5.505 points. En renouant avec des valorisations acceptables, le S&P 500 pourrait donc perdre 1.000 points ces prochains mois, ou près de 15%.
C’est pourquoi nous maintenons notre position dans le tracker Xtrackers S&P500 Inverse, qui mise sur une baisse de l’indice américain. Une fois que le S&P 500 aura reculé sous les 6.300 points, ce qui confirmera le début de la correction à Wall Street, nous étofferons encore probablement cette position afin de protéger le beau rendement du portefeuille type enregistré depuis début 2025.