Depuis la flambée de l’inflation et la forte hausse des taux d’intérêt à long terme, le promoteur immobilier Atenor traverse une période difficile. Très difficile, même.
À l’automne 2023, une importante opération de capitalisation de 180 millions d’euros (36 millions de nouvelles actions à 5 euros) avait déjà été réalisée. En mars 2025, une deuxième augmentation de capital a eu lieu, à environ la moitié du prix de l’époque (2,62 euros par action), pour lever 45,3 millions d’euros (17,3 millions de nouvelles actions émises). Il s’agissait d’un placement privé auprès des actionnaires de référence existants tels que 3D (familles Donck & Desimpel), Luxempart (holding luxembourgeoise), Vandewiele Group (Charles Beaudouin) et le PDG Stéphan Sonneville lui-même.
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Chiffres
Les résultats annuels 2023 étaient dramatiques, ceux de l’année dernière montraient une amélioration, mais insuffisante pour afficher à nouveau un résultat positif. Et après six mois en 2025, nous pouvons formuler la même conclusion qu’après les résultats annuels 2024.
La perte nette est passée de -107,1 millions d’euros pour l’exercice 2023 (-2,45 euros par action) à -39,4 millions (-0,90 euro par action) pour l’exercice 2024, puis à -22,5 millions d’euros pour le premier semestre 2025 (-0,37 euro par action). La différence avec les résultats annuels 2023 et 2024 réside dans le fait que le résultat d’exploitation (ebit) est (légèrement) positif (1,6 million d’euros) contre (légèrement) négatif (-3,8 millions d’euros) en 2024 et fortement négatif (-64,1 millions d’euros) en 2023.
Mais en tant qu’actionnaire d’Atenor, il est encore plus important de se pencher sur la réduction de la dette financière nette, qui passe de 817,5 millions d’euros fin 2023 à 664,6 millions d’euros fin 2024, puis à 598,2 millions d’euros mi-2025 (-66,4 millions d’euros). Cela se traduit par une amélioration significative du ratio de solvabilité, qui compare les fonds propres aux fonds propres et la dette financière nette. Après une légère reprise en 2024 par rapport à 2023 (seulement 60 points de base, passant de 29,9 à 30,5 %), nous constatons désormais une nette amélioration à 35,0%.
La trésorerie est passée de 59,5 millions d’euros à la fin de l’année dernière à 63,3 millions d’euros. Mais par rapport à la dette financière nette, ce chiffre reste relativement faible, ce qui ne nous permet pas d’être tout à fait rassurés quant à la fin définitive de la crise. Le renforcement supplémentaire des fonds propres en mars dernier n’était donc certainement pas un luxe superflu. Nous avons toutefois déjà constaté les premiers signes de reprise chez l’autre promoteur immobilier coté en bourse, Immobel. La situation reste toutefois difficile pour Atenor, qui aura besoin de plusieurs années pour vraiment assainir sa dette.
Conclusion
Plus encore que d’autres actions immobilières, Atenor a besoin d’un climat plus favorable pour sortir de la crise. Les premiers signes de reprise sont visibles, mais l’action porte un lourd fardeau du passé et reste donc très risquée. C’est pourquoi nous estimons qu’il est encore (un peu) trop tôt pour relever notre recommandation.
Recommandation : conserver/attendre
Risque : élevé
Notation : 2C
Cours : 2,99 euros
Ticker : ATEB BB
Code ISIN : BE0003837540
Marché : Euronext Bruxelles
Capitalisation boursière : 181,9 millions d’euros
Ratio C/B en 2024 : –
Ratio C/B prévu pour 2025 : 13
Perf. cours sur 12 mois : -41 %
Perf. cours depuis le début de l’année : -12 %
Rendement du dividende : –