Les investisseurs réagissent en ordre très dispersé à la deuxième présidence de Donald Trump. Une correction du S&P 500 est possible.
Avec le Liberation Day du 2 avril, au cours duquel l’homme avait annoncé les tarifs douaniers élevés qu’il comptait imposer à de nombreux pays, la panique avait incité les détenteurs de titres à vendre massivement. Le président américain avait donc en quelque sorte appuyé sur la gâchette du krach boursier. Le Standard & Poor’s 500 (S&P 500), l’indice américain de référence, avait plongé d’un coup à 5.000 points, contre un sommet à 6.150 points deux mois plus tôt seulement.
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Si la négociation a permis de ramener à 15% les 20% de droits initialement prononcés à l’égard de l’Union européenne, le chiffre n’en reste pas moins trois fois plus élevé qu’auparavant. Quant à des pays comme le Brésil et l’Inde, ils se voient effectivement appliquer 50% de droits !
Mais qui s’en soucie désormais ? Le S&P 500 frôle aujourd’hui les 6.500 points, soit 30% de plus qu’il y a quatre mois. Pourtant, rien n’a changé : la flambée des tarifs douaniers va faire filer l’inflation et refroidir l’économie américaines. La politique de Donald Trump, qui vise à “rééquilibrer” le commerce mondial, pourrait bien mener à la stagflation.
Opportunités
Nous estimons donc que le S&P 500 pourrait replonger à plus ou moins brève échéance. Sa reprise a été trop rapide, surtout au vu des incertitudes et des doutes semés par le locataire de la Maison Blanche et du niveau toujours relativement élevé des taux longs. Dans un tel contexte, payer jusqu’à 25 fois les bénéfices escomptés pour l’indice n’est pas acceptable et rend presque inévitable un recul temporaire. Les taux d’intérêt dussent-ils effectivement baisser.
Sans, probablement, tomber aussi bas qu’au début avril, le S&P 500 devrait corriger de 10% à 15% d’ici l’automne. Et les Bourses européennes suivront naturellement le mouvement, même si les dégâts seront sans doute plus limités puisque le dollar devrait repartir à la hausse, du moins dans une certaine mesure. Les valeurs européennes sont en outre nettement moins chères que leurs consœurs américaines, même hors des “Sept Fantastiques” : les actions américaines de premier ordre classiques affichent un ratio cours/bénéfice prévisionnel de 21, contre 15 pour les valeurs-phares européennes. N’oublions pas que le S&P 500 a progressé autant que l’Euro Stoxx 50 depuis le début de l’année et que l’avance d’un gros 10% affichée à l’issue du premier trimestre n’est plus.
Retour donc à une période de volatilité accrue et à des conditions de crise, lesquelles sont toutefois gage d’extraordinaires opportunités. Opportunités que pour pouvoir saisir, nous avons constitué un joli trésor de guerre.