Bpost a connu un trimestre difficile. Le quatrième ne s’annonce pas facile non plus.
Le troisième trimestre n’est traditionnellement pas très florissant chez bpost, et cette année ne fait pas exception. Avec une perte d’exploitation de 12 millions d’euros, l’entreprise logistique a enregistré des résultats moins bons que prévu, mais la direction maintient ses prévisions d’un bénéfice d’exploitation d’environ 180 millions d’euros pour cette année. Pour cela, bpost devra réaliser un bénéfice d’exploitation d’environ 90 millions d’euros au cours du quatrième trimestre, qui est très important. C’est autant qu’au quatrième trimestre 2024.
Prudence
La direction reste prudente. « Une vigilance constante est nécessaire dans des conditions de marché difficiles, alors que l’évolution des volumes et les phases des pics de volume pour la fin de l’année en Belgique et à l’international restent incertains », commente l’entreprise. Cette demi-mise en garde incite les investisseurs à s’interroger sur les perspectives pour le pic de la fin de l’année. La valorisation est faible, compte tenu de la capitalisation boursière de 360 millions d’euros, mais les investisseurs attendent que les résultats confirment le plan de transformation. D’ici 2027, la direction vise un bénéfice d’exploitation de 275 millions d’euros.
Ce sont surtout les services logistiques aux entreprises qui doivent assurer l’avenir de bpost, mais c’est précisément cette division qui a connu un troisième trimestre difficile. La contribution au bénéfice de Staci, rachetée l’année dernière, est conforme aux prévisions, mais la filiale américaine Radial reste un sujet de préoccupation. En raison de la perte de gros clients, son chiffre d’affaires a chuté de pas moins de 29% au troisième trimestre. Sur les neuf premiers mois de l’année, la perte de chiffre d’affaires s’élève à 24%, ou -154 millions d’euros. « Cette perte de chiffre d’affaires a été annoncée précédemment. Il s’agit du point le plus bas, mais la reprise prendra du temps », explique le directeur financier Philippe Dartienne lors de la publication des résultats du troisième trimestre.
Radial
Chez Radial, les grands clients qui sont partis représentaient chacun environ 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise vise désormais des clients plus petits, représentant un chiffre d’affaires d’environ 5 millions d’euros par client. Radial en a déjà recruté seize, mais il en faut encore beaucoup d’autres pour rétablir le chiffre d’affaires et les bénéfices. Radial travaille plus efficacement, mais la répartition des coûts fixes sur un chiffre d’affaires plus faible pèse encore sur la rentabilité. Au final, le bénéfice d’exploitation ajusté de la division est légèrement négatif. Au cours des prochains trimestres, la contribution positive des activités européennes au bénéfice devrait à nouveau prendre le dessus.
Dans le secteur classique, celui du courrier et des colis en Belgique et aux Pays-Bas, la situation reste difficile. Le volume du courrier a baissé de 10%. Ce qui n’est pas entièrement compensé par les hausses de prix, l’augmentation du volume des colis et une efficacité opérationnelle accrue. Ce chiffre d’affaires a baissé de 1,4% par rapport à la même période et le bénéfice d’exploitation ajusté a plongé dans le rouge, à -9,4 millions d’euros. Des initiatives stratégiques, telles que le déploiement de distributeurs automatiques de colis et des tournées de livraison plus efficaces, devraient permettre à cette division de conserver une marge bénéficiaire limitée sur une base annuelle.
La troisième division, celle du trafic transfrontalier de colis, affiche quant à elle de bons résultats. Le chiffre d’affaires a augmenté de 8%, principalement grâce à un flux quasi ininterrompu de colis commandés auprès d’un certain nombre de grands acteurs chinois du commerce électronique. Cela a généré une contribution au bénéfice de 17 millions d’euros, avec une marge d’exploitation de 11,4%.
Conclusion
Les investisseurs ne se montrent pas confiants, après un troisième trimestre difficile. Le quatrième trimestre, crucial, s’annonce également difficile. La direction maintient son objectif de bénéfice d’exploitation de 180 millions d’euros pour 2025, ce qui donne une valorisation très limitée, compte tenu de la capitalisation boursière de 360 millions d’euros. Pour une reprise durable du cours, le plan de transformation doit faire ses preuves avec des résultats solides. La recommandation reste « conserver ».
Recommandation : conserver
Risque : moyen
Notation : 2B
Cours : 1,79 euro
Ticker : BPOST
Code ISIN : BE0974268972
Marché : Euronext Bruxelles
Capitalisation boursière : 364 millions d’euros
Ratio C/B en 2024 : 5
Ratio C/B prévu pour 2025 : 4
Perf. cours sur 12 mois : -14%
Perf. cours depuis le début de l’année : -9%
Rendement du dividende : –