Elon Musk a obtenu gain de cause. Les actionnaires ont approuvé le package salarial imaginatif et controversé du CEO de Tesla. Un package certes assorti d’une série de conditions, mais qui reflète la somme vertigineuse de 1.000 milliards de dollars. Qui aurait osé parier là-dessus ?
Cela en dit long, très long. Tout d’abord sur la personnalité d’Elon Musk, qui mérite d’être admiré pour ses idées visionnaires, son audace et son jusqu’au-boutisme. Mais c’est aussi quelqu’un qui n’est pas (plus) habitué à ne pas obtenir ce qu’il veut. En ce sens, son comportement en effraie aussi plus d’un. Elon Musk n’a bien sûr pas besoin de ces 1.000 milliards de dollars. Mais en défiant ainsi ses actionnaires, il attire toute l’attention de la presse mondiale et écrit à nouveau l’histoire.
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Cela montre une fois de plus le fossé profond qui sépare les Américains et les Européens. Chez nous, un tel package est “indécent”, surtout compte tenu de la forte baisse de popularité d’Elon Musk dans notre région. Aux États-Unis, l’adoration est manifestement encore suffisante pour approuver une rémunération aussi folle.
Cupidité sans bornes
Ce package potentiel de 1.000 milliards de dollars en dit aussi long sur l’état des marchés. Il faut, en effet, avoir une confiance aveugle en une personne et dans le marché pour accepter un package aussi grotesque.
C’est déjà un “miracle” que Tesla Motors ait aujourd’hui une valeur boursière de 1.500 milliards de dollars. Aucun chiffre, aucune évolution économique ne peut justifier cela. Il n’y a pas de mots pour décrire un ratio cours/bénéfice supérieur à 250 pour une entreprise dont le chiffre d’affaires n’a pas crû depuis plusieurs années et dont le bénéfice par action a diminué. Et encore moins pour croire que nous allons vers 2.000 milliards de dollars.
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Tant Elon Musk que l’actionnaire font preuve d’une cupidité sans bornes. Cela nous fait penser à Warren Buffett, l’homme qui pèse 400 milliards de dollars. Sous la forme de la trésorerie actuelle de Berkshire Hathaway. Et de sa célèbre citation : “Ayez peur quand tout le monde est avide et soyez avide quand tout le monde a peur”. De toute évidence, il estime actuellement que tout le monde est avide et qu’il doit donc avoir peur. Cela se traduit par une politique d’investissement de plus en plus prudente et donc par une trésorerie de plus en plus importante.
Nous partageons cette prudence, de plus en plus. Le “Big Short” ? Tesla Motors est un candidat très sérieux pour cela. Si le climat boursier change, l’action de Tesla est mûre pour une chute de 80 à 90 % au cours des prochaines années. Ce serait même tout à fait logique.