Softbank et Donald Trump veulent sauver le soldat Intel

Le CEO d’Intel, Lip-Bu Tan. REUTERS/Laure Andrillon/File Photo © REUTERS
Charly Pohu

Softbank investit deux milliards de dollars dans Intel, développeur et fabricant de puces en difficulté, et devient actionnaire. Le gouvernement des États-Unis pourrait aussi prendre une part importante.

Intel, fabricant de puces électroniques, est dans la tourmente. Il a complètement raté le boom de l’IA, a encaissé une perte monstre de 18,8 milliards de dollars en 2024 et manque de clients. Mais les efforts se multiplient pour le sauver et le relancer. Ce lundi soir, Intel et Softbank, banque japonaise qui enchaine les investissements dans la tech et l’IA dernièrement, ont annoncé un accord.

Softbank

La banque investit ainsi deux milliards de dollars dans l’entreprise américaine. En échange, elle reçoit environ 87 millions d’actions (qu’elle paie au prix de 23 dollars l’unité, légère décote sur le prix de clôture de 23,66 dollars de ce lundi) et devient un des actionnaires les plus importants d’Intel, détenant une part de 2%.

« Cet investissement stratégique reflète notre conviction que la fabrication et la fourniture de semi-conducteurs de pointe vont continuer à se développer aux États-Unis, Intel jouant un rôle essentiel dans ce domaine », explique Masayoshi Son, PDG de SoftBank, dans un communiqué. La confiance, et la bouée de secours, qu’offre la banque est aussi un signe important pour Intel.

Une nouvelle bien accueillie en bourse : les actions d’Intel sont en hausse de près de 6% dans les négociations d’après bourse à Wall Street, dans la nuit de lundi à mardi. Mais pour Softbank, c’est l’inverse : elle a perdu 4% à Tokyo, ce mardi.

Softbank est aussi la banque qui chapeaute Stargate. C’est un projet de réseau de centres de données à travers les États-Unis pour développer l’intelligence artificielle, à 500 milliards de dollars. Open AI et Oracle sont également à bord. Il n’est pas immédiatement clair quel rôle Intel pourrait y jouer. L’accord annoncé ce lundi n’engage en tout cas pas Softbank à acheter des puces.

Donald Trump

Autre (potentiel) soutien de taille : le gouvernement américain. C’est dans l’air depuis la rencontre entre Trump et le CEO d’Intel, Lip-Bu Tan, lundi passé : l’administration Trump pourrait aussi acheter une part dans Intel. Cette rencontre avait eu lieu suite à des appels à la démission du CEO, de la part de Trump. Le président américain l’accusait d’avoir des liens avec des entreprises chinoises qui travaillent pour l’armée et le parti communiste chinois. Mais après la réunion, les relations se sont apaisées et Trump a décrit l’homme comme quelqu’un qui a du “succès”.

Ce lundi soir donc, cet investissement s’est précisé : Washington pourrait devenir actionnaire à hauteur de 10% dans Intel, rapporte Bloomberg en citant des sources proches des discussions. Cela en convertissant des subventions données dans le cadre du Chips Act en actions. Ces subventions, qu’Intel doit encore recevoir, dépassent les 10 milliards de dollars.

L’intervention du gouvernement peut cependant être vue comme positive, mais aussi comme négative. D’un côté, Intel reçoit de l’aide pour relancer les affaires. Mais de l’autre côté, “le fait que le gouvernement américain intervienne pour sauver une grande entreprise américaine signifie probablement que la position concurrentielle d’Intel était bien pire que ce que tout le monde craignait”, note  David Wagner d’Aptus Capital Advisors auprès de Reuters.

De son côté, Softbank indique que sa décision d’investir dans Intel n’est pas liée à Donald Trump.

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