Regain de tensions Israël-Iran-US : le pétrole flambe (mais se calme déjà)

Site pétrolier en Mer Rouge, image d'illustration. © belga
Charly Pohu

Frappe israélienne sur l’Iran ? Frappe américaine sur l’Iran, faute d’accord sur le nucléaire ? Les tensions géopolitiques ont fortement augmenté ce mercredi soir, et avec eux, le prix du pétrole. Il recule ce jeudi… quelles sont les perspectives ?

Les tensions géopolitiques montent d’un cran ce mercredi soir, à plusieurs égards en même temps. En résumé :

  • Des médias rapportent qu’Israël serait prêt à frapper l’Iran, et pourrait le faire dans les jours à venir. Israël veut notamment frapper le programme nucléaire de l’Iran, qui travaillerait sur le développement de la bombe atomique (Israël détient des bombes nucléaires). Les États-Unis et l’Iran travaillent sur un accord sur le nucléaire pour limiter les capacités de développement de l’arme nucléaire, depuis des années. L’administration Trump vient de proposer un cadre d’accord à Téhéran, qui inclut des conditions sur l’enrichissement de l’uranium, ce qu’Israël ne veut pas accepter. Une frappe serait donc unilatérale et irait contre les actions et avis des États-Unis, traditionnel allié d’Israël.
  • Les États-Unis ont rappelé leurs fonctionnaires présents au Moyen-Orient, de l’ambassade de Bagdad notamment.
  • Trump a déclaré au New York Post que les négociations avec l’Iran continuaient mais qu’il n’avait pas confiance en une issue favorable. En d’autres mots, l’Iran continuerait son programme nucléaire et les États-Unis devraient trouver un autre moyen pour le limiter, dont le recours à la force. “L’Iran n’aura pas d’arme nucléaire, mais il serait préférable de le faire sans guerre, sans que des gens meurent”, explique-t-il.
  • Le ministre iranien de la Défense, le général Aziz Nasirzadeh, a mis en garde que les bases militaires américaines dans la région sont dans la portée de l’Iran, qui n’hésiterait pas à les frapper. De son côté, l’Iran indique que son programme nucléaire est pacifique et dédié à la production d’énergie dans des centrales nucléaires.
  • Bref, le scénario qui en ressort mercredi soir, en l’état des choses, est un dilemme. Soit il y a un accord qui pourrait pousser Israël à la guerre, soit il n’y en a pas et les États-Unis seraient poussés à la guerre.

Pétrole

Et cela se ressent sur les marchés. Le pétrole a donc bondi ce mercredi soir, de plus de 4% pour le Brent, qui a clôturé à 69,55 dollars le baril, son niveau le plus élevé en deux mois. Le WTI a pris 4,6% pour clôturer à près de 68 dollars.

Mais ce jeudi, les marchés réévaluent le va-t-en-guerre et la menace de frappes semblent déjà s’être légèrement apaisés. Les deux indices pétroliers sont en baisse de 0,40 à 0,50% à l’heure d’écrire ces lignes, à 69 (Brent) et 67,6 (WTI) dollars.

« Une partie de la flambée des prix du pétrole qui a fait passer le Brent au-dessus de 70 dollars le baril était exagérée. Les États-Unis n’ont identifié aucune menace spécifique d’attaque iranienne. La réponse de l’Iran dépend uniquement de l’escalade américaine », explique Vivek Dhar, directeur de la recherche sur les matières premières minières et énergétiques à la Commonwealth Bank Australia, à Reuters.

Comment est-ce que les prix pourraient évoluer maintenant ? “Un recul (des prix) est logique, mais la prime géopolitique qui maintient le Brent au-dessus de 65 dollars le baril devrait persister jusqu’à ce que la situation concernant les négociations nucléaires entre les États-Unis et l’Iran soit clarifiée”, continue l’expert. Les deux pays se mettent autour de la table ce dimanche.

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