Rebond en bourse : Wall Street a besoin d’autres miracles

Wall Street. REUTERS/Andrew Kelly/File Photo © REUTERS
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Si nous devions résumer les six premiers mois de 2025 en un mot, ce serait “volatil”. Un deuxième ? “Rebondissements”. Nous pensons notamment au cessez-le-feu intervenu sous la pression de Donald Trump.

Un premier “miracle”, dont les marchés boursiers et surtout Wall Street avaient besoin pour expliquer l’ampleur de la reprise depuis mi-avril. L’indice Standard&Poor’s 500 retrouve les pics de mi-février.
Comme à l’époque, nombre d’analystes adeptes des modèles de valorisation froncent les sourcils. Depuis la fin de la Covid-19, ces modèles peinent à justifier la situation des indices mais aujourd’hui, l’écart est plus béant que jamais.

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Les indicateurs de valorisation classiques montrent à nouveau que l’indice phare américain est désormais (bien) supérieur à la moyenne des 10 dernières années. Le ratio cours-bénéfice attendu pour 2025 est de 23,7 (18,2 en moyenne pour la dernière décennie). Sur la base de cette moyenne, le S&P500 pourrait s’établir à 5.055 points. S’agissant du ratio cours/chiffre d’affaires, sur la base de la moyenne des 10 dernières années, il devrait être de 4.745 points. Le ratio cours/cash-flow opérationnel moyen de la dernière décennie est de 4.710 points et le ratio cours/valeur comptable moyen atteint à peine 4.405 points.

Aucune moyenne ne s’approche donc de la position actuelle de 6.100 points. Si nous prenons la moyenne de ces quatre indices obtenus sur la base de la moyenne des 10 dernières années, le niveau d’indice justifié pour le S&P500 est de 4.730 points. Traduction : le S&P500 est surévalué de 27,4%.

Reality check

Il s’agit quasiment de la même surévaluation que fin janvier et l’écart est donc à nouveau béant. À 21,9 fois le bénéfice attendu pour l’an prochain, l’écart à l’horizon 2026 est encore plus marqué qu’en janvier. Wall Street aura donc besoin d’autres miracles pour poursuivre son ascension.

Il se peut que les analystes soient trop prudents et que le bénéfice d’exploitation soit meilleur que prévu. Mais pour se rapprocher de la valorisation moyenne, il faudrait que les bénéfices d’exploitation enflent de près de 30% cette année, et non de 8,2% comme prévu. Un scénario irréaliste et trop optimiste. Ou alors, la banque centrale américaine devrait commencer à baisser ses taux à partir de juillet. C’est possible, mais peu probable. Car il faudrait soit que l’économie se refroidisse plus que prévu (ce qui aurait un effet négatif sur les bénéfices des entreprises), soit que l’inflation dégringole pour que les taux d’intérêt à long terme baissent aussi.

Donc oui, toutes les pièces du puzzle devront s’emboîter pour que l’indice S&P500 poursuive sa progression. Ce n’est pas exclu, mais c’est peu probable. Nous continuons donc à penser que Wall Street connaîtra d’abord un repli salutaire (au moins durant l’été).

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