Proximus : la déconvenue de Global se poursuit

Stijn Bijnens, nouveau CEO de Proximus, et Stefaan De Clerck.
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Les résultats trimestriels du plus grand opérateur télécom belge ont été marqués par les performances décevantes de sa branche étrangère, Global.

Après le premier semestre, Proximus avait déjà revu à la baisse ses prévisions pour la division internationale Global. Au lieu d’une croissance de 20%, le groupe tablait désormais sur une baisse du bénéfice d’exploitation sous-jacent (ebitda) de 5 à 10%. Maintenant Proximus annonce que le chiffre se situera dans le bas de cette fourchette.

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Global

Global a enregistré de mauvaises performances au troisième trimestre, avec une baisse de 19,4% de son chiffre d’affaires en un an, qui s’établit à 377 millions d’euros. L’ebitda a également diminué d’un quart, pour atteindre 38 millions d’euros. Proximus Global est un regroupement de Route Mobile (services de communication), Telesign (protection de l’identité numérique) et BICS (services d’interconnexion). Sous la direction de l’ancien PDG Guillaume Boutin, il était encore prévu que Global représente la moitié du chiffre d’affaires du groupe d’ici 3 à 4 ans. Il est désormais clair que cet objectif ne sera pas atteint.

L’actuel PDG, Stijn Bijnens, a averti que le déclin se poursuivra en 2026, avec un ebitda compris entre 100 et 130 millions d’euros. En 2024, il était encore de 169 millions d’euros et pour l’exercice en cours, il devrait s’élever à environ 152 millions d’euros. Les problèmes de Global sont de nature structurelle.

Proximus Global a un nouveau directeur général depuis cet été et, lors de la journée des investisseurs du 27 février, Stijn Bijnens présentera un nouveau plan stratégique.

Chiffres

Outre les problèmes d’intégration et les effets négatifs des taux de change, le chiffre d’affaires des services de messagerie diminue plus rapidement que prévu, car les entreprises utilisent moins les SMS automatiques et les mots de passe à usage unique.

Proximus affiche encore près de 5 milliards d’euros de goodwill dans son bilan. L’intégration des différents actifs étrangers ne se déroulant pas comme espéré, il est fort probable qu’une partie de ce montant soit dépréciée. Cela n’aura certes aucun impact sur les flux de trésorerie, mais bien sur la valeur comptable.

Le chiffre d’affaires national est resté stable entre juillet et septembre, à 1,19 milliard d’euros. L’ebitda a toutefois augmenté de 2% pour atteindre 437 millions d’euros. Au niveau du groupe, cela a donné un ebitda de 475 millions d’euros, soit 1% de moins qu’un an auparavant.

Le nombre de clients mobiles a augmenté de 42.000. Proximus a également gagné 12.000 nouveaux clients avec un abonnement Internet.

Le déploiement de l’infrastructure fibre optique se poursuit. Au cours du dernier trimestre, 39.000 nouveaux raccordements ont été ajoutés et le taux de pénétration s’élève désormais à 47%.

Sur les neuf premiers mois de 2025, le bénéfice net s’élève à 338 millions d’euros, soit 6,8% de plus qu’au cours de la même période l’année dernière.

Prévisions

Pour l’ensemble de l’exercice, Proximus vise un ebitda domestique supérieur de 2% à celui de l’année dernière. Sur la base d’une baisse de 10% de l’ebitda chez Global, le chiffre au niveau du groupe serait supérieur de 1% à celui de l’année dernière, soit près de 1,89 milliard d’euros.

A la fin du troisième trimestre, Proximus affichait une dette nette de près de 3,6 milliards d’euros, contre 3,73 milliards d’euros fin juin. Le flux de trésorerie disponible (organique) était positif de 159 millions d’euros et a été complété par 302 millions d’euros provenant de la vente d’actifs.

Sur les neuf premiers mous de l’année, les dépenses d’investissement sont inférieures de 5,7% à celles de l’année précédente. Proximus a revu à la baisse ses prévisions de dépenses d’investissement, qui passent de 1,3 milliard d’euros à 1,25 milliard d’euros.

Le 5 décembre, un dividende intermédiaire de 0,30 euro par action (0,21 euro net) sera versé. Un montant équivalent suivra au printemps 2026 sous forme de dividende final. Au cours actuel, le rendement s’élève à 8,7% brut ou 6,1% net.

Conclusion

Proximus fonctionne actuellement à deux vitesses, Global annulant en partie les bonnes performances sur le marché intérieur. L’expansion internationale visait justement à stimuler la croissance au niveau du groupe, mais dans la pratique, c’est l’inverse qui se produit. Il est donc normal que les investisseurs sanctionnent cette situation. De plus, il faudra attendre 2027 et la mise en place d’un nouveau plan stratégique pour espérer une amélioration. Il faut donc faire preuve de patience et, en attendant, Proximus doit essayer de maintenir la dynamique positive sur le marché intérieur. En attendant, les actionnaires peuvent profiter d’un rendement attractif et la valorisation est également très faible. Le rapport entre la valeur de l’entreprise (valeur boursière + dette nette) et l’ebitda attendu est à peine de 3,1. C’est bien en dessous de la moyenne du secteur et c’est pourquoi nous maintenons notre recommandation d’achat.

Recommandation : acheter

Risque : moyen

Notation : 1B

Cours : 6,89

Marché : Euronext Bruxelles

Ticker : PROX BB

Code Isin : BE0003810273

Capitalisation boursière : 2,3 milliards d’euros

Ratio C/B an 2024 : 5

Ratio C/B prévu en 2025 : 4,9

Perf. cours sur 12 mois : +17%

Perf. cours depuis le début de l’année : +39%

Rendement du dividende : 8,7%

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