Un cessez-le-feu peut-être plus fragile qu’il n’y paraissait ce mardi fait augmenter les cours du pétrole ce mercredi.
Ce fut un mardi assez tumultueux au Proche-Orient, avec un cessez-le-feu accepté puis violé puis quand même accepté, en l’espace de peu de temps, et des invectives de Trump, courtier du cessez-le-feu, envers son homologue israélien. Mais en fin de compte les armes se sont tues, les actions sont parties à la hausse et le pétrole a chuté.
On pourrait croire que cet optimisme du cessez-le-feu devrait continuer à tirer les prix vers le bas. Comme ailleurs dans la conjoncture les perspectives sont toujours à une économie lente, et donc à une demande de pétrole basse, en plus d’une offre suffisante (l’OPEP+ ayant augmenté sa production).
Mais le cours de l’or noir s’est déjà inversé ce mercredi, et gagne 1,6% à l’heure d’écrire ces lignes (68,2 dollars le baril de Brent).
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Hausse du pétrole
Alors pourquoi cette hausse ? Les investisseurs sont en train d’évaluer la stabilité du cessez-le-feu. Car il est apparu, dans un rapport du renseignement US, que les frappes américaines n’ont finalement pas détruit les capacités nucléaires iraniennes. La République islamique y produirait de l’uranium enrichi en vue de développer une bombe atomique, selon les Etats-Unis (selon l’Iran, il s’agit d’uranium à usage civil). Les frappes n’auraient ainsi que retardé ledit programme de quelques semaines.
Les États-Unis et Israël vont-ils donc se remettre à bombarder l’Iran ? Une solution diplomatique pourrait-elle être trouvée ? La question reste ouverte. “Le cessez-le-feu entre Israël et l’Iran risque d’être fragile. Mais tant que les deux parties se montreront réticentes à attaquer les infrastructures énergétiques liées à l’exportation et/ou à perturber les flux maritimes dans le détroit d’Ormuz, nous prévoyons que les fondamentaux baissiers du marché pétrolier se maintiendront… en l’état des choses”, analyse David Oxley, économiste en chef chargé du climat et des matières premières chez Capital Economics, cité par Reuters.
D’autres éléments peuvent aussi entrer en compte pour expliquer la hausse de ce mercredi. Le prix du baril, ce mardi, était déjà retombé en dessous de son niveau d’avant les attaques israéliennes envers l’Iran, dans la nuit du 12 au 13 juin. Et aux États-Unis, il est apparu ce mercredi que les réserves stratégiques continuent à baisser, avec une réduction de 4,2 millions de barils la semaine dernière. C’est une baisse beaucoup plus élevée que prévu, après une autre baisse de 10 millions la semaine d’avant, et cela impacte la capacité des Etats-Unis à se servir dans cette réserve pour répondre à d’éventuels chocs sur le marché.