Schlumberger confirme l’inversion de tendance
Schlumberger jouit toujours d’énormément de crédibilité auprès des analystes et des investisseurs. Il dispose en effet de la meilleure expertise technologique – une expertise apte à assurer le succès de ses projets de gaz de schiste avec, à la clé, d’excellents résultats de production.
La bonne nouvelle du quatrième trimestre est la poursuite du redressement du chiffre d’affaires et du bénéfice de Schlumberger. L’annonce n’a pas déclenché de réaction en Bourse mais l’action anticipait une amélioration des résultats depuis plusieurs semaines déjà, dans la droite ligne de la hausse du cours du pétrole.
Paal Kibsgaard, le CEO de Schlumberger, de loin le premier fournisseur mondial de services pétroliers, avait annoncé dès la publication des résultats du deuxième trimestre de 2016 que le cycle résolument baissier du pétrole avait atteint son niveau plancher. Il n’avait qu’en partie raison, puisque le redressement fut extrêmement lent – avant toutefois de brutalement s’accélérer au cours des trois derniers trimestres. Le chiffre d’affaires a progressé de 3% par rapport au trimestre précédent (de 7,90 à 8,18 milliards de dollars), soit aussi 15% de mieux que les 7,11 milliards enregistrés à l’issue du quatrième trimestre de 2016. Le chiffre d’affaires a légèrement dépassé la moyenne des prévisions des analystes (8,12 milliards de dollars).
Accélération
Les progrès en termes de bénéfice sont tout aussi notables. Abstraction faite des charges d’acquisition et d’intégration, ainsi que de dépréciations exceptionnelles, le bénéfice par action atteint 0,48 dollar, contre 0,42 dollar au troisième trimestre et 0,27 au quatrième trimestre de 2016. L’accélération de la croissance bénéficiaire est supérieure aux prévisions des analystes, qui tablaient sur 44 cents par action. Les analystes prévoient une nouvelle accélération au cours des prochains trimestres. Ils comptent pour 2018 sur un redressement du chiffre d’affaires à 34,2 milliards de dollars, soit 12,5% de plus que les 34 milliards réalisés en 2017, mais toujours loin du chiffre d’affaires record de 48,6 milliards de dollars atteint en 2014. Le redressement du chiffre d’affaires doit également porter le bénéfice par action à 2,18 dollars en 2018, contre 1,14 dollar en 2016 et 1,50 dollar en 2017. Notons toutefois que le groupe avait achevé l’exercice 2014 sur un bénéfice de 5,57 dollars par action. Ceci étant, les analystes tablent déjà sur 3,08 dollars par action pour l’an prochain. Schlumberger jouit toujours d’énormément de crédibilité auprès des analystes et des investisseurs. Il dispose en effet de la meilleure expertise technologique – une expertise apte à assurer le succès de ses projets de gaz de schiste avec, à la clé, d’excellents résultats de production. Un autre atout du groupe franco-américain à plus long terme est sa présence mondiale. Il a réalisé au quatrième trimestre plus de 65% de son chiffre d’affaires en dehors de l’Amérique du Nord, ce qui garantit la nécessaire diversification des risques. Le cycle baissier a en effet pesé davantage sur les activités nord-américaines que sur le volet international – mais le redressement de ces derniers trimestres a été plus marqué outre-Atlantique. Citons encore la vaste palette de services que Schlumberger propose à ses clients, au premier rang desquels figurent les majors pétrolières. L’on notera également que le champion des services pétroliers a annoncé ne plus croire au marché de la sismique (recueil et interprétation de données à la surface de la Terre et analyse des couches inférieures du sol et des roches) en raison de l’insuffisance de sa rentabilité – un problème qui n’affecte par contre pas sa filiale WesternGeco.
Champion
Ses résultats montrent que Schlumberger compte parmi ce qui se fait de mieux dans le secteur des services pétroliers. En intégrant l’action dans le portefeuille modèle en décembre, nous avons – nous en détenons maintenant la confirmation – eu raison de tabler sur une nouvelle accélération du redressement du chiffre d’affaires et du bénéfice depuis le deuxième trimestre de 2017. S’il s’est longtemps fait attendre, le redressement semble solide, d’autant que le cours du pétrole est reparti à la hausse. Le secteur pétrolier dans son ensemble n’a pour l’heure pu profiter que modérément du redressement du cours de l’or noir. Le baril a gagné plus de 20% en un mois approximativement, une évolution qui devrait se confirmer au cours des prochains mois. Mais la valorisation historique de Schlumberger reste attrayante, et nous pensons que l’action pourrait progresser encore. Nous continuons donc à qualifier le titre de ” digne d’achat ” (1A).
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