Lent redressement du bénéfice de Schlumberger
Selon les analystes, le chiffre d’affaires du groupe devrait progresser cette année de 11% par rapport à 2016. Le bénéfice par action augmentera dès lors à 1,70 dollar, et devrait même quasiment doubler l’an prochain. Si l’action semble encore chère, c’est parce que le bénéfice est au plancher.
Si on peut au moins ne plus parler de baisse du chiffre d’affaires (CA), il faut concéder que le redressement de Schlumberger, depuis trois trimestres, n’est pas spectaculaire. Le CEO du groupe Paal Kibsgaard, de loin le plus grande spécialiste des services pétroliers au monde, avait déjà annoncé, après la publication des résultats du deuxième trimestre, l’été dernier, le plancher du lourd cycle pétrolier actuel. Sur la base de ses propres chiffres, il avait en grande partie raison. Mais il s’agit plutôt d’une stagnation à faible niveau. Car un repli du CA de 3% par rapport au trimestre précédent (6,89 contre 7,10 milliards de dollars) n’est pas un réel redressement. D’où la réaction légèrement négative du marché. Au dernier trimestre 2014, le groupe réalisait encore un CA de 12,6 milliards de dollars. Le CA du premier trimestre 2016 se situait à 6,52 milliards de dollars ou 6% de moins qu’au trimestre écoulé. Et le bénéfice n’est pas meilleur : si l’on extrait des résultats les frais de reprise et d’intégration, de même que les réductions de valeur exceptionnelles, il s’élève à 0,25 dollar par action, contre 0,27 dollar au quatrième et 0,25 dollar au troisième trimestre. Une évolution latérale, en d’autres termes, qui correspond parfaitement au consensus de 25 centimes de dollar par action. Mais par rapport au même trimestre l’an dernier, le bénéfice s’est inscrit en recul de 37,5% (0,40 dollar par action au premier trimestre 2016).
Pour cette année, les analystes prévoient un redressement du CA vers 30,9 milliards de dollars, soit plus de 11% de plus qu’en 2016 (27,8 milliards de dollars), mais bien moins que le CA maximal atteint en 2014 (48,6 milliards de dollars). Ce redressement du CA doit contribuer à une forte hausse du bénéfice par action, de 1,14 dollar en 2016 à 1,70 dollar cette année. À titre de comparaison : en 2014, le groupe dégageait encore un bénéfice par action de 5,57 dollars. Mais pour l’an prochain, le consensus s’établit déjà à 3,29 dollars, ou le double de cette année et plus de trois fois le chiffre 2016. Le plancher semble donc atteint.
Le géant des services pétroliers bénéficie d’une grande crédibilité auprès des analystes et des investisseurs car il dispose de la meilleure expertise technologique pour assurer le succès des projets de gaz de schiste et donc parvenir à de solides résultats en termes de production. Un important atout du groupe franco-américain à plus long terme est son ancrage à l’international. Au dernier trimestre 2016, le groupe a réalisé 75% de son CA en dehors de l’Amérique du Nord, ce qui lui assure une diversification suffisante des risques. Ses activités en Amérique du Nord ont en effet souffert davantage qu’ailleurs. Autre atout, l’assortiment vaste de produits et services qu’il propose à ses clients, en priorité les majors pétrolières.
Conclusion
Schlumberger est un incontournable du secteur mais le redressement du bénéfice se fait attendre. L’action demeure cependant en portefeuille modèle. Sur la base du rapport cours/bénéfice escompté cette année, l’action semble encore chère, mais c’est plutôt habituel lorsque le bénéfice est au plancher. Sur la base des prévisions pour 2018, la valorisation est déjà bien plus raisonnable.
Conseil :digne d’achat
Risque :faible
Rating :1A
Devise : dollar (USD)
Marché : NYSE
Capit. boursière : 101,2 milliards USD
C/B 2016 : 96
C/B attendu 2017 : 47
Perf. cours sur 12 mois : -7 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -13 %
Rendement du dividende : 2,7 %
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