Volkswagen, n° 1 en Chine
Fort de ses 550.000 travailleurs aux quatre coins de la planète, le groupe Volkswagen, dont les quartiers généraux sont basés à Wolfsburg en Allemagne, est l’un des plus grands constructeurs automobiles mondiaux, et de loin le premier en Europe.
Avec Volkswagen (180,1 EUR; Bourse de Francfort; ticker : VOW3; capitalisation boursière : 82,5 milliards EUR; code ISIN : DE0007664039), nous sommes incontestablement aux prises avec un mastodonte de l’industrie allemande, voire mondiale. Il a vendu 2,3 millions de véhicules l’an dernier, ce qui correspond à une part de marché mondiale de 12,8%. Le portefeuille de marques est le plus solide au monde et couvre tous les budgets : Volkswagen, Audi, Seat, Skoda, Porsche, Bentley, Bugatti et Lamborghini pour les voitures, Scania et MAN dans le segment des camions et Ducati côté deux roues. La gamme abrite 280 modèles ! Sous l’impulsion de son directeur (CEO) Martin Winterkorn, Volkswagen s’est fixé un objectif ambitieux pour 2018 : devenir non seulement le plus grand, mais aussi le plus rentable et le plus fascinant constructeur automobile au monde. Pour acquérir ce statut, quatre grands objectifs ont été formulés : ” être un top employeur “, ” devenir le leader en termes de satisfaction des consommateurs et de qualité “, ” vendre plus de 10 millions de voitures par an ” et ” réaliser une marge avant impôts d’au moins 8% “. La mise en oeuvre de cette stratégie à l’horizon 2018 paraît bien engagée au terme de l’exercice 2012. Des études indiquent que 90% des travailleurs étaient satisfaits de travailler pour le groupe l’an dernier (contre 84% en 2008). De plus, la satisfaction des consommateurs est passée de 8,32 à 8,67 entre 2000 et 2012. Enfin, le nombre de voitures vendues a grimpé de 6,3 millions en 2008 à 9,3 millions l’an dernier et la marge bénéficiaire avant impôts s’établissait à 6,9% en 2012, contre 1,2% en 2008, au plus fort de la crise il est vrai. Pour atteindre ces deux derniers objectifs, le groupe Volkswagen mise clairement sur les pays émergents. Les dernières prévisions font en effet état d’une augmentation des ventes de véhicules de 79,7 à 102,6 millions entre 2012 et 2018 ; soit un accroissement de près de 23 millions d’unités ou de 29%. Or la croissance ne dépassera pas 3,7 millions de véhicules, soit +10%, en Amérique du Nord, en Europe occidentale et au Japon. En revanche, on attend une explosion de 33% en Amérique du Sud (2 millions de voitures supplémentaires), de 77% en Inde (2,6 millions de plus) et surtout de 55% en Chine, soit 10,3 millions de voitures supplémentaires (45% de la croissance mondiale !). Dans cinq ans, la Chine sera donc le premier marché automobile au monde (50% plus grand que le marché américain et près du double du marché ouest-européen). Le paysage automobile y est clairement dominé par Volkswagen, avec une part de marché de 20,8%. Pourtant, l’action n’a guère brillé cette année : le marché automobile ouest-européen se trouve dans le creux de la vague. Le mois d’août a été marqué par une nouvelle contraction de 4,9% sur base annuelle et 2013 sera sans doute la 6e année consécutive de baisse des ventes de voitures. Certes le CA du groupe VW a augmenté de 3,5% à 98,7 milliards EUR au cours des six premiers mois de l’année, mais le bénéfice opérationnel (EBIT) a reculé de 11,6% à 5,78 milliards EUR. Cela signifie que la marge d’EBIT (objectif 2018 : 8%) est retombée de 6,9 à 5,9%. Les conditions de marché difficiles dans la zone euro ont en effet contraint le groupe à augmenter les frais de marketing et à consentir davantage de remises. En outre, le groupe a été pénalisé par l’évolution des cours de change, notamment le redressement de l’euro (EUR). Volkswagen est un groupe financièrement robuste, bien équilibré, avec le meilleur portefeuille de marques du secteur et une stratégie claire pour 2018 qui laisse une place importante à la croissance dans les pays émergents. à 8,5 fois le bénéfice attendu cette année, 7,5 fois celui de l’an prochain et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 7, la valorisation est relativement attrayante. Nous relevons l’avis à ” digne d’achat ” (1C) et fixons une limite d’achat pour notre portefeuille-modèle.
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