Un étiage pour Solaris Resources ?
La rédaction répond à la question d’un abonné : “Actionnaire de Solaris Resources depuis quelques années, je m’inquiète de l’évolution du cours. Qu’en pensez-vous ?”
La société canadienne d’exploration spécialisée dans le cuivre connaît une année mouvementée. Après avoir suscité l’intérêt des Chinois à l’automne 2023, le développeur du projet Warintza, en Equateur, a conclu un accord avec Orion Mine Finance en décembre : un prêt de 60 millions de dollars (USD) sur quatre ans et 10 millions USD d’augmentation de capital à 5,1 dollars canadiens (CAD) par action, doublée d’une option pour 10 millions USD, en contrepartie de 20 % de la production de cuivre pendant 20 ans. En janvier, le chinois Zijin Mining Group a indiqué vouloir investir 130 millions CAD par une augmentation de capital à 4,55 CAD par action, soit une prime de 14 % par rapport au cours de clôture précédant l’annonce, pour une participation de 15 %. A la surprise générale, le gouvernement canadien a mis son veto, estimant que le cuivre était une ressource critique – alors même que les actifs de Solaris Resources se trouvent en dehors du Canada.
La direction a alors changé de cap et sécurisé un financement de 54 millions CAD, qui permettra à Solaris Resources de poursuivre ses activités jusqu’en 2026. Le programme de forage en cours (30.000 mètres) a été doublé. En juillet, l’étude de 2022 a été mise à jour : désormais, les ressources mesurées et indiquées sont de 909 millions de tonnes, d’une teneur en minerai de 0,53 % d’équivalent cuivre, et les ressources présumées (moins certaines), de 1,4 milliard de tonnes, d’une teneur en minerai de 0,37 % d’équivalent cuivre. L’obtention du permis environnemental pour la construction de Warintza est attendue au premier semestre de 2025.
Parallèlement, Solaris Resources prépare la publication, prévue au second semestre de 2025, de l’étude de faisabilité préliminaire, et la conclusion d’un accord d’exploration ; un nouveau point sur les ressources suivra mi-2025. La société va transférer son siège social du Canada vers l’Equateur. Elle cartographie les alentours des projets actuels, pour identifier de nouveaux gisements de cuivre, d’or et d’argent. Enfin, Solaris a acquis des droits sur des terrains supplémentaires autour de Warintza.
Le cours de Solaris a perdu 24 % de sa valeur depuis janvier, mais semble avoir atteint un étiage. Richard Warke, l’actionnaire de référence (36 %), entend que Solaris ait développé suffisamment le projet d’ici 2026 pour pouvoir le vendre ; les fonds de la société sont suffisants pour le faire. Nous recommandons toujours l’achat du titre, mais soulignons son risque, supérieur à la moyenne (rating 1C).
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