TEXAF, digne d’achat
La rédaction répond à la question d’un abonné : “L’action TEXAF évolue dans une fourchette assez étroite depuis des années. Recommandez-vous de la conserver ?”
L’action du groupe TEXAF, exclusivement actif en République démocratique du Congo, fut une véritable star de 2003 (0,4 euro) à 2014 (sommet à 42 euros). Elle oscille, depuis, entre 30 et 40 euros. Le groupe a clos 2023 sur des résultats record. Son chiffre d’affaires (CA) a atteint 29,3 millions d’euros (+7 %), grâce surtout à l’indexation des loyers. Le bénéfice d’exploitation récurrent a progressé de 8 %, à 10,57 millions d’euros. Deux produits non récurrents ont porté le bénéfice avant impôt à 10,79 millions d’euros (+57 %). Le bénéfice net a grimpé de 16 %, à 10,11 millions d’euros. Les chiffres de 2022 incluaient un produit fiscal exceptionnel de 1,79 million d’euros.
Les deux principaux projets à ce jour seront mis en service avant l’été. Il s’agit de Promenade des Artistes, un investissement de 25 millions dans la construction de 94 appartements, pour un revenu locatif de 4,3 millions par an, et de Silikin Village phase III, un immeuble de 6.000 m² de bureaux et de salles de réunion (plus de 3 millions de revenu locatif par an). Les loyers pourraient franchir les 30 millions d’euros en 2025. La carrière de grès Carrigrès se porte mieux. Malgré un volume en recul de 4 %, son CA annuel a bondi de 18 %, à 6,3 millions d’euros. Le bénéfice net a atteint 2,98 millions (+400 %), grâce à la reprise partielle d’une dépréciation. Outre Silikin Village, qui loue des espaces de travail à des start-up de l’économie numérique, TEXAF détient plusieurs participations dans le virtuel. La division est encore déficitaire (637.000 euros en 2023 ; les revenus locatifs relèvent du pôle immobilier), mais son potentiel est considérable.
Reste à voir si l’augmentation des revenus locatifs suffira à faire grimper l’action cette année. Une percée (via un partenariat ?) dans le développement de Kinsuka, un projet de 2.000 logements en banlieue de Kinshasa, pourrait certainement y aider. Le succès des deux projets les plus récents a incité le groupe à accélérer le développement de son portefeuille de terrains. C’est pourquoi le dividende net n’augmente ‘‘que’’ de 5 %, à 1,15 euro par action (rendement net de 3,5 %). Le risque inhérent à l’activité au Congo est largement intégré dans le cours. Acheter (rating 1B).
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