S&P 500: vers un sommet intermédiaire?

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Nous estimons possible que l’indice atteigne bientôt un sommet intermédiaire. En prévision du plongeon qui suivra ce mouvement, nous conseillons aux investisseurs de prendre leurs bénéfices.

Pour les investisseurs en actions, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. D’un sommet proche de 4.800 points début 2022, l’indice Standard & Poor’s 500 avait perdu plus de 25% sur 10 mois, pour atteindre 3.500 points en octobre 2022, plombé par les tours de vis de la banque centrale américaine. Son déclin s’est toutefois arrêté exactement autour de sa moyenne à 200 jours.

Nous ne pouvons aujourd’hui toujours pas affirmer avec certitude que la phase haussière entamée par Wall Street en 2009 est déjà arrivée à son terme. Et bien que nous assistions à une reprise depuis l’automne, nous ne sommes pas certains non plus que le plus haut ait été atteint. Le S&P 500 s’est hissé jusqu’à la première zone de résistance cruciale de 4.300-4.500 points que nous évoquions au début de l’année. Que fera l’indice ensuite?

Pic estival

Si le baromètre de la Bourse américaine franchit sans trop d’encombres ce cap des 4.300-4.500 points, de nouveaux records seront effectivement à portée de main au cours des 12 prochains mois; le S&P 500 pourrait même dépasser les 5.000 points. Mais ce n’est plus le scénario auquel nous croyons pour l’heure. Nous nous attendons plutôt à voir l’indice atteindre un sommet intermédiaire, avant de plonger, et ce pour plusieurs raisons.

La première est l’inflation persistante: cette année, les marchés ont surtout pris de la hauteur en janvier et en février, anticipant une suspension des relèvements de taux, outre-Atlantique, dès mars/avril. Il n’y en a pas eu, et la courbe s’est inversée plus fortement qu’elle ne l’avait jamais fait depuis 40 ans. Le fait que les taux courts soient plus élevés que les taux longs a causé bien des problèmes, notamment dans les secteurs immobilier et bancaire. L’emballement des prix va probablement s’estomper, mais l’inflation sous-jacente est restée élevée trop longtemps pour ne pas causer des dommages durables.

Ensuite, les risques d’une récession au deuxième semestre se sont considérablement accrus, et la fin des tours de vis ne permettra pas de les réduire. Or, les marchés sous-estiment le problème.

Enfin, si les résultats des entreprises ont été bons jusqu’ici, ils pourraient décevoir prochainement. A 206 dollars par action, le bénéfice attendu pour l’indice S&P 500 cette année nous semble donc trop optimiste. Il en va de même de la valorisation de l’indice phare américain, laquelle a beaucoup augmenté, à 21 fois les (ambitieux) bénéfices escomptés, et ne tient absolument pas compte des revers possibles.

Bref, nous anticipons un été et un automne difficiles sur les marchés boursiers occidentaux. Le S&P 500 est susceptible de descendre (bien) en deçà des 4.000 points. Il nous semble dès lors opportun de prendre nos bénéfices sur les actions qui se sont bien appréciées depuis l’automne. Nous vous présenterons la semaine prochaine nos favoris pour le second semestre, durant lequel notre raisonnement sera identique.

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