Sandstorm Gold est prête pour une nouvelle phase de croissance

Sandstorm Gold affiche actuellement la taille qu’avait son grand frère Franco-Nevada il y a neuf ans. Sa valorisation est logiquement inférieure.

L’entreprise canadienne de royalties et de streaming spécialisée dans l’or Sandstorm Gold a connu un trimestre décevant. Par rapport à 2014, la production trimestrielle a baissé de 14,1%, à son niveau le plus bas depuis le 2etrimestre 2013. Ce recul temporaire est intégralement imputable à la disparition d’une partie non négligeable de l’apport de la mine d’Aurizona, qui était encore la plus grande contributrice à la production en 2015 (9061onces d’équivalent or). Sur une base annuelle, la production a cependant atteint un nouveau record de 45.146onces d’équivalent or (+0,7%; prévisions de 43.000 à 46.000onces d’équivalent or). Le recul de la contribution d’Aurizona (-3299onces), de Bachelor Lake (-2224onces) et d’un portefeuille de royalties (-2926onces) a été entièrement compensé par Santa Alena (+3655onces) et d’une première contribution de 4863onces d’équivalent or du contrat de royalties conclu en mars 2015 sur la mine de Diavik. La combinaison de la contraction de la production de 14,1% et d’une baisse moyenne du prix réalisé de 9% (1102USD l’once) a entraîné une chute du chiffre d’affaires (CA) de 21%, à 9,1millions USD au 4etrimestre. Sur une base annuelle, le recul reste limité à 6,8% (CA de 52,7millions USD). Les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont baissé de 35,2millions USD à 30,8millions USD. Pour 2016, Sandstorm Gold table sur une production comprise entre 40.000 et 50.000onces d’équivalent or et un EBITDA de 30millions USD. Des objectifs plutôt prudents à première vue puisque la production s’élevait déjà à 11.000onces d’équivalent or au 1ertrimestre. Et ce chiffre ne comprend qu’une première contribution partielle (deux mois) du contrat de streaming conclu en 2015 avec Yamana Gold. En outre, la mine de Karma (True Gold) au Burkina Faso, qui rapportera 5000onces d’or par an à Sandstorm Gold, entrera en service ce mois-ci. Sur la base du portefeuille existant, les Canadiens prévoient une production de 65.000onces d’équivalent or pour 2020, et un doublement de l’EBITDA à 60millions USD pour 2021. Un élément important dans cette croissance sera la transaction déjà mentionnée avec Yamana Gold, la plus grande de l’histoire de Sandstorm Gold. La dernière en date (signée le 19janvier), l’achat d’un portefeuille de 56royalties à Teck Resources pour 19millions USD, apportera également une contribution non négligeable. L’opération a été financée par l’émission de 8,4millions d’actions nouvelles à 3,57dollars canadiens (CAD; dilution de 6,3%), et boucle une période intense de 24mois durant laquelle Sandstorm Gold a investi plus de 300millions USD. Le portefeuille s’est ainsi nettement étendu depuis fin 2013. Le nombre d’actifs productifs est passé de 13 à 19, le nombre d’actifs en développement de 4 à 23 et le nombre d’actifs en stade d’exploration très avancée de 7 à 22. La qualité de ces actifs s’est nettement améliorée, et plusieurs mines junior qui exploitent les actifs de Sandstorm Gold ont été rachetées par des entreprises plus matures, ce qui réduit le risque de contrepartie. Les gros investissements ont incité le groupe à prendre une facilité de crédit de 110millions USD au 2esemestre de l’an dernier, laquelle affichait fin 2015 un solde à prélever de 83,5millions USD. Le disponible s’est entre-temps réduit à 66millions USD. Compte tenu de la plus grande prévisibilité des cash-flows, les actionnaires peuvent peu à peu tabler sur le versement d’un premier dividende.

Conclusion

Sandstorm Gold affiche actuellement la même taille que son grand frère Franco-Nevada il y a neuf ans. La valorisation est logiquement inférieure, avec des rapports valeur d’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels attendus en 2016 (EBITDA) de respectivement 10,8 et 26,5. Il est cependant clair que Sandstorm Gold a franchi plusieurs étapes dans la bonne direction, ce qui ouvre des opportunités pour l’investisseur à long terme patient.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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