Quel avenir pour OCI ?

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La rédaction répond à la question d’un abonné : “En tant qu’actionnaire, je suis bien sûr ravi qu’OCI reverse davantage de capital. Mais qu’adviendra-t-il ensuite ?”

OCI a récemment fait part de son intention de distribuer 1 milliard de dollars aux actionnaires au premier semestre de 2025, en sus des 3,3 milliards de dollars récemment versés (14,50 euros par action). Le producteur d’engrais disposait de la marge pour le faire, après une série de désinvestissements : il a cédé (i) sa participation dans Fertiglobe à ADNOC pour 3,6 milliards de dollars début 2024, (ii) sa branche américaine des engrais (IFCO) à Koch Industries pour 3,6 milliards de dollars et (iii) son usine d’ammoniac, au Texas, non encore achevée, à Woodside pour 2,4 milliards de dollars. Un accord a par ailleurs été conclu en vue de la cession de sa participation de 13 % dans l’activité méthanol à Methanex, pour 2,1 milliards de dollars.
Les investisseurs devront faire preuve de patience pour être fixés sur la trésorerie nette et sa destination. La finalisation de la transaction avec Methanex, qui devrait apporter à OCI 9,9 millions d’actions de ce dernier, dépend notamment de l’issue d’un procès intenté par Proman, partenaire de la joint-venture, à OCI ; elle pourrait tout aussi bien être annulée.

Au terme de ces cessions, la capacité de production d’engrais d’OCI, centrée sur l’Europe, atteindra 2,6 millions de tonnes par an. Le segment a vendu 499.000 tonnes au troisième trimestre (+31 % en glissement annuel, -14 % en rythme trimestriel). OCI a enregistré une légère perte en raison du prix élevé du gaz ; le montant n’en a pas été communiqué lors du point trimestriel. Du fait de leur périmètre réduit et de leurs résultats volatils, toutefois, les autres activités ne joueront pas un rôle significatif dans l’apport de capital en 2025.

Le cours de l’action a rebondi de près de 6 % après la publication des trimestriels, mais le cours reste de plus de trois euros inférieur à la valeur comptable. Outre les incertitudes susmentionnées, une autre grande question stratégique reste en suspens : OCI reversera-t-il l’intégralité de son capital ou s’engagera-t-il dans une autre voie ? L’égyptien Nassef Sawiris, actionnaire principal du groupe, a laissé entendre au Financial Times que le groupe pourrait devenir une plateforme pour de nouveaux investissements dans d’autres activités. L’action pourrait alors intéresser des investisseurs plus spéculatifs.

Pour l’heure, OCI mérite tout au plus d’être conservée (rating 2B). Pour ceux qui ont la patience d’attendre le dénouement des transactions en cours.

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