Philips: trop d’incertitudes!
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Ma prise de position dans Philips a été prématurée; je pensais que les problèmes du groupe seraient résolus plus rapidement. L’action s’est redressée depuis mon achat, mais a replongé à la publication des trimestriels. Que faire de mes titres?”
Avant la présentation du rapport trimestriel, l’action Philips avait atteint son plus haut niveau depuis juillet 2022. Depuis mars, elle avait gagné 40% de sa valeur. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a augmenté de 9% sur un an au deuxième trimestre, à 4,5 milliards d’euros (consensus: 4,35 milliards), notamment grâce à la vigueur du dollar (les Etats-Unis s’adjugent près de la moitié des ventes de Philips). La croissance a été la plus prononcée dans la division dédiée aux diagnostics et traitements, mais les autres divisions ont elles aussi achevé le trimestre dans le vert.
Le bénéfice d’exploitation (Ebit) ajusté s’est établi à 453 millions (un an plus tôt: 316 millions), permettant à la marge de quasiment doubler, à 10,1% (consensus: 9%). Alors qu’il accusait une perte de 20 millions d’euros un an auparavant, Philips a dégagé cette fois un bénéfice net de 74 millions d’euros. La direction table dès lors désormais sur une croissance du CA de 5% et une marge bénéficiaire se situant dans le haut de la fourchette précédemment annoncée. Les commandes ont toutefois diminué pour le quatrième trimestre consécutif (-8%, un recul imputable pour moitié à la Russie), ce qui augure une évolution peu réjouissante du CA, même si un redressement des commandes est attendu au deuxième semestre.
Aucun nouvel élément n’a été communiqué au sujet du litige sur les dispositifs de traitement de l’apnée du sommeil défaillants que le groupe a commercialisés. Début 2023, Philips avait provisionné 575 millions d’euros pour faire face aux demandes d’indemnisation, mais ce ne sera plus que probablement pas suffisant. Aux Etats-Unis, plus de 50.000 utilisateurs ont lancé un recours collectif, qui s’ajoute aux 500 procès individuels en cours. Le groupe a vu sa dette nette grimper à 7,3 milliards d’euros déjà. Et les incertitudes ne s’arrêtent hélas pas là: Philips fait l’objet d’une enquête par les autorités françaises sur d’éventuelles infractions aux règles de la concurrence entre 2009 et 2014.
Trop d’incertitudes planant actuellement sur Philips, nous ne pouvons maintenir notre conseil d’achat. A conserver (rating 2C).
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