Nouveau potentiel de croissance

Le chapitre de la joint-venture AirOLux est clos. L’entreprise a davantage de temps et d’argent pour poursuivre à présent le développement de ses activités traditionnelles. En outre, elle est pour l’heure sous-valorisée. Digne d’achat.

Avec le dénouement de ce que les médias ont appelé la “guerre des aérosols”, quelques explications sont nécessaires au sujet des résultats semestriels de Resilux. Cette guerre faisait rage entre le producteur est-flandrien de préformés et bouteilles en PET dirigé par les frères De Cuyper et le groupe néerlando-suisse AirOPack Technology Group (ATG) du Néerlandais Quint Kelders. L’enjeu? Le contrôle de la joint-venture AirOLux, constituée en 2009 et propriétaire de la technologie AirOPack. Il s’agit d’une technologie révolutionnaire permettant de remplir des récipients en PET à air comprimé, sans gaz propulseur, de liquides, poudres, gaz et autres produits de viscosité moyenne à élevée (crèmes, mousses et gels). ATG a racheté la part de Resilux dans AirOLux contre versement de 25millions EUR le 13mai et remboursement des prêts des actionnaires pour près de 37millions EUR fin juillet. Au total, Resilux a donc récupéré 62millions EUR. De plus, les activités traditionnelles dans les préformés et bouteilles en PET restent en croissance, comme l’ont largement illustré les résultats semestriels de 2016. La valeur ajoutée (meilleur critère que le chiffre d’affaires en raison de l’impact des prix des matières premières) a progressé de 7,8% (contre “seulement” 2% pour le chiffre d’affaires), à un nouveau record de 40,1millions EUR. Une performance supérieure aux prévisions, imputable surtout à la forte augmentation des exportations, notamment en Australie et dans plusieurs pays africains, dont le Ghana. La hausse du chiffre d’affaires a entraîné une progression de 11,7% des cash-flows opérationnels (EBITDA) à 22,5millions EUR (record) et une hausse de 17,4% du bénéfice opérationnel (EBIT) à 15,3millions EUR (record également). Le résultat net s’élevait à 11,3millions EUR (+15,6% ou 5,70 EUR par action). Du moins si l’on ne prend en considération que les activités classiques de Resilux. Si l’on inclut la plus-value sur la vente de la participation dans AirOLux, nous obtenons un bénéfice net de 32,9millions EUR, et si l’on y ajoute encore l’impact du remboursement des prêts des actionnaires, le bénéfice net atteint même 51,8millions EUR, soit quelque 26,18EUR par action. Mais il s’agit bien entendu de résultats uniques. La dette financière nette avait baissé de 47% à 27,8millions EUR au 30juin. Si l’on observe à présent la position d’endettement au 31/08 et tient compte des 36,9millions EUR reçus avec le remboursement des prêts des actionnaires, Resilux affiche une position nette de trésorerie de plus de 10millions EUR. Une position qui s’accroîtra encore d’ici la fin de l’année. La direction de l’entreprise a donc davantage de temps et d’argent pour poursuivre le développement des activités traditionnelles. Lors de la présentation des résultats semestriels, la famille De Cuyper est restée assez vague sur ce qu’il adviendra de la position de trésorerie. L’option d’un fort dividende unique ou d’une réduction de capital ne semble en tout cas pas être envisagée. Une augmentation du dividende et/ou un programme de rachat d’actions propres est en revanche possible. Mais nous attendons surtout de nouvelles initiatives industrielles, et nous n’excluons d’ailleurs pas une acquisition (ciblée), ce qui serait une première depuis longtemps.

Conclusion

Le chapitre de la joint-venture AirOLux est clos. Désormais, Resilux se concentre intégralement sur ses activités “classiques” très performantes alors que la position de trésorerie nette offre des possibilités de croissance supplémentaire. Avec un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels (EBITDA) inférieur à 7, l’entreprise est sous-valorisée. La juste valeur tourne plutôt aux alentours de 170EUR par action. Nous intégrons ainsi l’action en Sélection, ce qui en fait un candidat pour une place dans le portefeuille modèle.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

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