Marchés boursiers: de plus en plus de drapeaux rouges!
L’été avait bien commencé pour les places boursières internationales, dont maints indices n’avaient plus été aussi élevés depuis le sommet absolu de janvier 2022. Mais la situation s’inverse désormais.
Examinons les trois principaux “drapeaux rouges”, soit, dans le jargon, les signes avant-coureurs d’un retournement de tendance.
– Les marchés d’actions et les marchés obligataires se contredisent: les marchés boursiers avaient entamé l’année en force. Ils considéraient en effet que la Federal Reserve, au moins, cesserait de relever ses taux dès le printemps. En ce milieu d’été, rien n’est moins sûr. Vu le resserrement du marché de l’emploi, les marchés obligataires misent quant à eux toujours sur une inflation élevée et sur de nouveaux relèvements de taux. Le taux américain à 10 ans, par exemple, n’est plus loin du sommet atteint en octobre-novembre 2022; les cours des obligations sont donc orientés à la baisse. A l’époque, les indices américains avaient eux aussi atteint leur niveau le plus bas de l’année; mais comme il en va tout autrement aujourd’hui, les marchés d’actions et ceux des obligations perçoivent la situation différemment, ce qui ne peut être favorable à Wall Street.
– Valorisations en hausse: le risque est d’autant plus grand que la hausse de ces derniers mois est surtout due à l’augmentation des valorisations à Wall Street. Si les résultats des entreprises sont encore, peu ou prou, conformes aux prévisions, celles-ci n’ont, au contraire des cours, plus progressé récemment. Et nous en arrivons à ce qui caractérise chaque fin de tendance haussière: un hype. D’après nous (et bien d’autres), c’est autour de l’intelligence artificielle (IA) que le hype se cristallisera cette fois. Non que nous ne croyions pas en l’IA, mais nous sommes convaincus qu’une grande partie de son potentiel sera très bientôt intégrée dans les cours. Nul ne connaît du reste l’ampleur réelle de ce potentiel, ni le rythme auquel il influencera les résultats des entreprises. Les marchés d’actions peuvent certes se comporter autrement que les marchés obligataires, mais il faut alors que les entreprises excellent et que les attentes soient ambitieuses. Ce n’est pas le cas actuellement et c’est un risque, dans un contexte de hausse des cours.
– Les pessimistes s’expriment: le mea culpa de Mike Wilson, principal analyste actions américaines chez Morgan Stanley, a pris tout le monde de court: en annonçant, le 25 juillet (à peu près à l’époque où les marchés atteignaient leur sommet de l’année), que l’indice Standard & Poor’s 500 tournerait, au mieux, autour de 3.900 points à la fin de 2023, contre 4.600 points environ ce jour-là, Mike Wilson n’a pas hésité à passer pour l’homme le plus pessimiste de Wall Street. Est-ce le signal ultime que le sommet a été atteint? L’histoire nous apprend que si tout le monde est dans le camp des optimistes, la Bourse ne peut que finir par baisser.
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